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Spéculation sur la fin du plancher de 1,20

«Ce n’est plus qu’une question de temps», assure Oswald Grübel. Le plancher de 1,20 vacille-t-il? Celui qui offre une garantie sur le marché contre son franchissement reçoit 4,5% de rendement, selon un expert de UBS cité par Sonntag.

Les spéculations sur la fin du plancher à 1,20 franc contre l’euro se multiplient, assure le journal dominical Sonntag. Le taux a été fixé à ce niveau le 6 septembre 2011. Mais le coût de cette décision augmente. Il y a un mois, celui qui offrait une garantie contre le franchissement du planché ne gagnait rien. Aujourd’hui le rendement est de 4,5% par an, selon Thomas Flury, expert sur les changes auprès de UBS. Un autre banquier, Ian Stannard, de Morgan Stanley, cité par Bloomberg, prévoit la fin du plancher cet automne et anticipe un cours de 1,10 franc à la fin de l’année.

Pour Philipp Müller, le nouveau président du PLR, la Suisse a «le choix entre la peste et le choléra». Soit on laisse partir le franc à la hausse et les exportations souffrent. Soit on maintient le plancher, et on risque d’énormes pertes sur les avoirs en devises de la BNS.

Christoph Blocher, le stratège de l’UDC, estime que la BNS est «consciente que le taux minimum de 1,20 franc ne peut être maintenu à long terme». Il est d’avis qu’actuellement la «vraie valeur» de l’euro se situe entre 1,15 et 1,25. Sur la base de la parité du pouvoir d’achat, l’été dernier le taux correct, sur une base fondamentale, se situait à 1,40. Il est tombé à 1,33 selon Thomas Flury.

«Ce n’est qu’une question de temps», selon Oswald Grübel, ex patron de UBS. «Plus on maintient le plancher et plus son coût augmente pour chacun de nous», écrit-il dans sa colonne dominicale. «Aujourd’hui, le franc suisse est un euro, bien que la base économique du franc est fondamentalement meilleure que celle de l’euro», explique-t-il. La Suisse a lié sa monnaie à une association économique bien plus grande qu’elle et qui ne fonctionne qu’à travers des transferts financiers et un fort endettement. Elle en subit les risques, conclut-il.

Pour le professeur zurichois, Martin Janssen, la décision de septembre dernier était correcte. Mais «aujourd’hui, l’euro, donc le franc suisse, s’affaiblit continuellement contre toutes les autres monnaies, bien que le marché pousse le franc à la hausse. Le danger augmente que dans 2 ou 3 ans la situation se termine par une catastrophe pour l’industrie. En effet, la fin du plancher signifiera que l’économie affrontera en un seul jour un euro non plus à 1,20 mais à 0,90 franc. Quelle entreprise pourrait s’adapter?