Christoph Blocher, le stratège de l’UDC, estime que la BNS est «consciente que le taux minimum de 1,20 franc ne peut être maintenu à long terme». Il est d’avis qu’actuellement la «vraie valeur» de l’euro se situe entre 1,15 et 1,25. Sur la base de la parité du pouvoir d’achat, l’été dernier le taux correct, sur une base fondamentale, se situait à 1,40. Il est tombé à 1,33 selon Thomas Flury.
«Ce n’est qu’une question de temps», selon Oswald Grübel, ex patron de UBS. «Plus on maintient le plancher et plus son coût augmente pour chacun de nous», écrit-il dans sa colonne dominicale. «Aujourd’hui, le franc suisse est un euro, bien que la base économique du franc est fondamentalement meilleure que celle de l’euro», explique-t-il. La Suisse a lié sa monnaie à une association économique bien plus grande qu’elle et qui ne fonctionne qu’à travers des transferts financiers et un fort endettement. Elle en subit les risques, conclut-il.
Pour le professeur zurichois, Martin Janssen, la décision de septembre dernier était correcte. Mais «aujourd’hui, l’euro, donc le franc suisse, s’affaiblit continuellement contre toutes les autres monnaies, bien que le marché pousse le franc à la hausse. Le danger augmente que dans 2 ou 3 ans la situation se termine par une catastrophe pour l’industrie. En effet, la fin du plancher signifiera que l’économie affrontera en un seul jour un euro non plus à 1,20 mais à 0,90 franc. Quelle entreprise pourrait s’adapter?