Standard and Poor's change de président
L'agence de notation assure que le départ de Kathleen Corbet n'est pas lié à la crise.
Le grand ménage a commencé chez Standard and Poor's. Officiellement, le départ «immédiat» de sa présidente, Kathleen Corbet, n'a aucun rapport avec la crise du marché hypothécaire qui agite les marchés depuis le début de l'été. Annoncé à la veille du week-end, son remplacement au bout de trois ans et demi seulement répondrait à la volonté de l'agence de notation d'accroître ses activités hors des Etats-Unis. Jusque-là vice-président exécutif des ventes internationales et des services aux investisseurs, Deven Sharma lui succède dans un climat agité.
«Deven Sharma dispose d'une expérience considérable à l'international», insiste le siège de Standard and Poor's, rappelant qu'il a rejoint l'agence en 2002 et supervisé sa stratégie internationale. «Voilà vingt ans, nos revenus internationaux dans le domaine des notations étaient quasiment inexistants alors qu'ils représentent actuellement 40% de cette activité», précise Steven Weiss, le porte-parole de l'agence. Interrogé sur la perspective d'une plus vaste réorganisation chez Standard and Poor's, Steven Weiss répond que «l'agence joue un rôle vital pour les investisseurs et fera tout ce qui est nécessaire pour les aider à prendre des décisions». Selon S & P, Kathleen Corbet aurait souhaité «passer plus de temps en famille et poursuivre d'autres opportunités professionnelles». Reste qu'à Wall Street son départ est interprété comme une réponse au torrent de critiques dont Standard and Poor's et ses concurrentes font l'objet pour avoir tardé à dégrader la notation d'obligations adossées à des créances hypothécaires.