Le groupe Vontobel a largement dépassé les attentes au premier semestre avec un bénéfice net de 76,1 millions de francs, en hausse de 20% par rapport au premier semestre 2012, si bien que le rendement des fonds propres grimpe à 9,7%. L’objectif pour 2014 est à peine plus élevé (plus de 10%). La plus forte amélioration vient de la gestion de fortune avec un bénéfice en hausse de 49%, notamment sous l’effet d’une forte baisse du ratio charges/produits, qui passe de 80,3% à 73,6%.

«Dans un environnement bancaire marqué par de profondes transformations, le groupe a enregistré un excellent résultat», a déclaré mercredi à la presse Zeno Staub, président de la direction. Sur un marché boursier en baisse, l’action Vontobel a rapidement gagné 1%, confirmant sa tendance fortement haussière depuis un an (+50%).

Sans les charges extraordinaires, le bénéfice net se hisserait même à 88 millions de francs (+28%, 3%). En effet, des coûts uniques importants sont enregistrés, soit 10,6 millions liés aux «adaptations dans la gestion de fortune transfrontalière», en clair la fermeture des unités de Dubaï et de l’Autriche, et 3,1 millions pour une provision dans le cadre de l’accord d’imposition libératoire avec la Grande-Bretagne.

L’argent frais est également supérieur aux attentes, soit 8,2 milliards de francs, dont 7,4 milliards de francs sont à mettre au compte de l’asset management. Le taux de croissance des nouveaux fonds se hisse donc à 17%. Un niveau exceptionnel, par rapport à la concurrence. Une certaine accalmie est d’ailleurs attendue par la direction. Mais au cours des 24 derniers mois, la banque a attiré plus de 20 milliards de francs de nouveaux capitaux, selon Zeno Staub.

Au total, les actifs des clients atteignent 160 milliards de francs, y compris les fonds sous administration. Mais les fonds sous gestion se montent à 108,1 milliards. Ils se répartissent notamment entre: la Suisse 44,6 milliards, les Etats-Unis 22,9 milliards, les pays émergents 16,5 milliards. Le montant américain peut paraître élevé, mais il est le fruit d’une part de la clientèle privée résultant de la stratégie, qui date de 2009, de cibler les capitaux «onshore» américains, transparents et fiscalisés, ainsi que la clientèle institutionnelle. La banque a par ailleurs décidé que le Royaume-Uni, où sa présence locale remonte à 2007, était un nouveau «marché cible». Elle y gère 3,3 milliards de francs de capitaux.

Zeno Staub, qui dirige le groupe depuis deux ans, a souligné les mérites d’une stratégie qui s’appuie sur trois piliers de croissance, la banque d’investissement, la gestion de fortune et la gestion d’actifs. Si la première consolide sa position dans les produits structurés (2e position en Suisse et 8e en Allemagne), la croissance provient maintenant des deux autres piliers du groupe.

L’asset management et la gestion de fortune représentent 65% du bénéfice. Le premier profite de la performance de ses produits et de l’augmentation des actifs gérés, le deuxième plutôt de ses efforts «d’efficience», pour reprendre les termes de Zeno Staub, notamment une concentration sur quelques marchés clés et une amélioration de la rentabilité.

Au cours des 24 derniers mois, la banque a attiré plus de 20 milliards de francs de nouveaux capitaux