Comme chaque année, la Fondation Genève place financière a convié les journalistes la semaine dernière pour sa traditionnelle conférence de presse. L’occasion pour les lobbyistes, qui œuvrent aussi bien à Genève qu’à Berne, de dresser la liste des défis qui attendent les banques du cru. L’occasion aussi, de prendre le pouls d’une place qui connaît une révolution sans précédent.

Car comme tout le monde le sait, les temps sont rudes pour les banquiers: pluie d’amendes, vents contraires et foudre réglementaire figurent au bulletin météo depuis des mois, si ce n’est des années. Dans un tel environnement, les établissements sont contraints de s’adapter, de trouver de nouvelles solutions.

A ce titre, les résultats de l’enquête conjoncturelle menée chaque année par la Fondation auprès des acteurs de la place sont un bon moyen de sonder les évolutions en cours. On pourrait parler des craintes qui entourent l’accès futur au marché européen. Ou des grandes attentes que suscite la «fintech». J’ai choisi de relever deux points révélateurs de la métamorphose en se concentrant sur les établissements de 50 employés ou plus.

Premier constat: un tiers d’entre eux au moins prévoient de réduire leurs effectifs cette année – de 3% à 7% – pour des «raisons économiques». Sans surprise, ceux qui ont tout de même embauché en 2015 ont renforcé, en priorité, leurs services «corporate» (direction, contrôle du risque, juridique, etc.) et informatiques. Autrement dit, à l’heure de l’échange automatique d’informations, mieux vaut avoir étudié le droit (fiscal de préférence) ou être passé par l’école d’ingénieurs pour décrocher un poste dans le milieu bancaire.

Deuxième constat: après l’Asie et le Moyen-Orient, l’Amérique Latine semble être la nouvelle destination en vogue pour dénicher de nouveaux clients. C’est vrai, surtout, pour les établissements de taille moyenne qui, pour un tiers, estiment avoir augmenté la masse de fonds provenant du continent sud-américain cette année. Contre 20% pour ce qui concerne les avoirs en provenance d’Asie et 10% pour l’Amérique du nord. Une aubaine donc pour des banques dont les apports nets de fonds proviennent toujours en très grande majorité – 100% pour les banques de taille moyenne! – de l’étranger. A condition, bien sûr, d’avoir appris des erreurs du passé…