Les traces durables du scandale Credit Suisse
ÉDITORIAL. L’affaire Credit Suisse se solde par la démission de deux responsables. Tidjane Thiam conserve finalement son poste, mais la crise déploiera encore longtemps son ombre sur les organes dirigeants
Credit Suisse présente ses excuses, déplore une atteinte majeure à sa réputation, se sépare des deux responsables et promet que cela ne se reproduira plus. C’est un peu court pour clore cette affaire d’espionnage d’un directeur parti à la concurrence.
Chacun sait que cela ne suffira pas, car il s’agit avant tout d’une crise de gouvernance. L’enquête montre que le bras droit du numéro un de la banque, Tidjane Thiam, a agi en solitaire. «Pas de preuve écrite» de l’implication du directeur général, dit-on. C’est problématique, car soit le patron ignore ce que fait son second, il n’est donc pas maître de sa banque et par conséquent il doit partir. Soit l’opération a été décidée en haut lieu et tout le monde doit en assumer les conséquences. Mais la stratégie de la soupape de sécurité ne convainc guère. Tidjane Thiam en ressort donc terriblement affaibli. Devrait-il démissionner, comme le propose d’ailleurs Oswald Grübel, l’ancien patron de la banque et d’UBS?