La division de gestion de fortune déçoit
D’autre part, la gestion de fortune, la division phare au sein du groupe, a déçu sur plusieurs points. L’unité Wealth Management a dégagé un résultat avant impôts de 639 millions de francs entre juillet et septembre, inférieur à celui du deuxième trimestre (756 millions de francs). Les afflux d’argent frais ont reculé dans pratiquement toutes les régions. Même sur une base ajustée, les entrées d’argent à hauteur de 3,5 milliards de francs correspondent à un rythme de croissance annuelle de 1,5%, moins que l’objectif de 3 à 5% visé par la banque.
La région Asie-Pacifique a connu une forte baisse de régime. Les entrées d’argent frais y ont ralenti à 1,2 milliard de francs entre juillet et septembre (croissance de 1,8% en rythme annualisé), leur plus faible niveau depuis un an. Elles avaient atteint 8,2 milliards au premier trimestre et 4,5 milliards entre avril et juin. Même la clientèle helvétique (1,3 milliard) a apporté davantage de nouveaux capitaux au troisième trimestre que toute l’Asie. De même, les nouveaux fonds apportés par la clientèle ultra-riche ont ralenti à 4 milliards, contre 7,1 milliards au deuxième trimestre. «La division [celle de la gestion de fortune, ndlr] sur laquelle le groupe met l’accent a été la plus faible», a estimé la banque IG dans une note. UBS a continué de progresser en matière de fonds propres. Point positif, le ratio d’endettement défini selon les normes suisses (leverage ratio, Swiss SRB) a, lui, progressé à 5 % à fin septembre chez UBS, contre 4,7% trois mois plus tôt. La part constituée de fonds propres dits durs s’est améliorée à 3,3%, contre 3,2% à fin juin. Ce dernier chiffre est très suivi du fait que la législation helvétique exigera d’ici à 2019 des deux grandes banques un ratio d’endettement de 5%, dont 3,5% de fonds propres dits durs. «Nous allons satisfaire aux exigences requises en temps voulu et afficher un leverage ratio supérieur à 5%», a promis Sergio Ermotti, lors d’une conférence téléphonique mardi.
Doutes sur les dividendes
Reste que les chiffres en demi-teinte publiés mardi ont suscité certains doutes concernant les futurs dividendes versés, comme l’a relevé Exane BNP Paribas. Malgré la baisse de l’afflux net d’argent frais au troisième trimestre, Javier Lodeiro, analyste chez J. Safra Sarasin, estime qu’UBS reste bien positionnée comparé au reste du secteur: «Beaucoup d’établissements ne versent pas de dividendes. UBS reste une valeur attrayante en comparaison», met-il en perspective. Se voulant rassurant, Sergio Ermotti a réaffirmé qu’UBS verserait la moitié de son bénéfice sous forme de dividendes dès lors que les ratios de fonds propres requis par les règles de Bâle III seront atteints.
Deux successeurs pour l’Américain Tom Naratil
Le directeur financier ne dirigera plus les finances mais s'occupera des activités américaines
Plusieurs changements interviendront au sein de la direction d'UBS dès janvier prochain. Pilier du groupe depuis la fin de la crise financière, l’Américain Tom Naratil, qui cumule les fonctions de directeur financier (CFO) et de directeur opérationnel (COO), dirigera à l’avenir la division d’UBS aux Etats-Unis (WMA).
La première partie de son poste reviendra à Kirt Gardner, actuel responsable des finances dans la gestion de fortune. Le poste de COO sera, lui, assuré par Axel P. Lehmann, qui a effectué l’essentiel de sa carrière chez Zurich Insurance. Il est déjà administrateur d’UBS depuis 2009. Il renoncera à cette fonction et devient membre de la direction du groupe. Javier Lodeiro, analyste chez J. Safra Sarasin, salue cette nomination: «Axel P. Lehmann a fait un excellent travail lorsqu’il travaillait chez Zurich Insurance Group. Même s’il vient de l’assurance, il a pu se familiariser avec UBS au sein du conseil d’administration.»
Robert McCann, figure phare d’UBS aux Etats-Unis, n’assurera, lui, plus qu’un rôle secondaire. Il ne sera plus membre de la direction du groupe mais présidera encore le conseil d’administration d’UBS Americas.