Le bénéfice net meilleur qu’attendu réalisé au quatrième trimestre par UBS n’a pas suffi à convaincre les marchés. Vers 10h30, l’action du numéro un bancaire helvétique perdait 3,5% à 16,40 francs. Si le recul de moitié du bénéfice annuel de 3,3 milliards de francs réalisé en 2016, contre 6,2 milliards un an plus tôt, était largement attendu, les résultats en demi-teinte des activités de gestion de fortune au quatrième trimestre ont néanmoins pesé sur le titre.

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Et cela même si les chiffres portant sur le seul quatrième trimestre sont ressortis nettement au-dessus des attentes. Entre octobre et décembre, le numéro un bancaire helvétique a dégagé un gain net de 738 millions, certes inférieur à celui de 949 millions réalisé à la même période un an plus tôt et au bénéfice de 827 millions au troisième trimestre. Toutefois, ce montant a été nettement supérieur aux quelque 300 millions de francs qui étaient escomptés en moyenne par les analystes interrogés par l’agence AWP. Ce résultat a pu être réalisé en dépit de la constitution de nouvelles provisions de 162 millions de francs pour des «litiges, questions réglementaires et similaires» ainsi que des frais de restructurations de 372 millions de francs, compensés en partie par un rehaussement d’impôts différés à hauteur de 166 millions.

Dividende ordinaire stable

Facteur rassurant pour les investisseurs: la banque aux trois clés a promis de verser un dividende ordinaire inchangé de 60 centimes par action, comme l’an précédent. A noter que l’an dernier, les actionnaires d’UBS avaient perçu 85 centimes par titre en incluant le versement de 25 centimes sous la forme d’un dividende extraordinaire lié à la réorganisation de ses activités en Suisse notamment.

Sorties d’argent au quatrième trimestre dans la gestion de fortune

Pour le reste, les commentaires des analystes étaient plus réservés vendredi matin au sujet de la performance des principales divisions de la banque. C’est le cas notamment de l’unité de gestion de fortune (Wealth Management), qui a dégagé un résultat avant impôts de 1,95 milliard en 2016, contre près de 2,8 milliards un an plus tôt. Sur l’ensemble de l’année, l’unité a certes vu affluer près de 27 milliards de francs d’argent frais malgré des sorties de fonds transfrontalières de 14 milliards. Sur le seul dernier trimestre, l’unité la plus rentable d’UBS a toutefois subi des sorties nettes d’argent frais de 4,1 milliards. De plus, la marge brute a continué de se détériorer dans cette unité à 73 points de base, contre 76 points attendus.

Même tendance pour l’unité Wealth Management Americas, qui regroupe les activités de gestion de fortune aux Etats-Unis: sur l’ensemble de 2016, elle affiche des entrées nettes de capitaux de 15,4 milliards de dollars. Elle a subi des sorties nettes d’argent frais de 1,3 milliard entre octobre et décembre. Sur l’ensemble de l’année, cette division a réalisé un bénéfice avant impôts de 1,1 milliard de francs, contre 718 millions un an plus tôt.

Moins profitables que celles de gestion de fortune, les activités de banque d’affaires ont contribué au résultat avant impôts à hauteur de 1,1 milliard de francs, en chute de près de moitié par rapport à l’an précédent (1,89 milliard).

Des résultats «décents» dans l’ensemble

Aux yeux des analystes de Morgan Stanley, UBS a présenté un «set de résultats décents», avec des chiffres meilleurs que prévu dans les activités de banque d’affaires et celle de gestion de fortune aux Etats-Unis. Même si les afflux nets d’argent frais ont déçu en raison des sorties d’argent dans les marchés émergents et la région Asie-Pacifique, la banque américaine maintient sa recommandation à «surpondérer» pour l’action UBS assortie d’un objectif de cours de 20 francs. Dans l’ensemble, la Banque cantonale de Zurich se montre plutôt clémente envers UBS, estimant que l’établissement a réalisé un résultat «correct» dans un environnement de marché difficile au quatrième trimestre.

Selon Bordier & Cie, les résultats sont «un peu décevants sur la qualité» pour un titre qui surperformait son secteur à hauteur de 6% en janvier, ce qui explique la baisse observée vendredi matin. Toutefois, «une fois n’est pas coutume à l’UBS, les perspectives sont rassurantes pour 2017 et la banque est bien positionnée pour bénéficier d’une reprise des transactions et une hausse des taux d’intérêt», juge la banque genevoise.