Jacob Burckhardt, qui figure sur les billets de 1000 francs depuis 1995, doit se sentir un peu plus seul depuis la semaine dernière. Pour lutter contre la mafia sicilienne, le blanchiment d’argent, les Panama Papers, Jérôme Cahuzac, l’État islamique et les dealers des quartiers nord de Marseille, la BCE a décidé d’arrêter de produire ses billets de 500 euros.

Au revoir, donc, les «arches modernes» sur fond violet. Et même s’il est coloré, ce n’est pas le nouveau billet de 20 dollars – attendu pour 2030! – qui mettra du baume au cœur à notre cher Jacob. Il faut se résoudre à l’évidence: le temps des grosses coupures est compté, si ce n’est liquidé.

Les criminels 2.0, eux, n’ont pas attendu Mario Draghi pour s’en rendre compte. Pour preuve, ils ne demandent plus de remise de rançon dans une valise pleine de billets déposée au pied d’un banc public depuis belle lurette. Non, ce qu’ils veulent aujourd’hui c’est du Bitcoin, des lignes de code tellement secrètes que même leur créateur n’arrive pas à prouver qu’il les a bel et bien inventées.

Enfin, pour autant que ce soit bien lui. Mais quelle idée d’avoir recouru jusqu’ici à un pseudonyme sorti tout droit d’un manga. Comment veut-il prouver aujourd’hui qu’en fait Satoshi Nakamoto s’appelle Craig Wright? Et qu’il est Australien? Une chose est sûre: il n’est pas près de voir son faciès sur un billet de banque.