Politique monétaire
Le président de la Bundesbank Jens Weidmann a été élu pour un mandat de trois ans à la tête de la BRI

Un «conservateur» a été nommé à la tête de la BRI
Banques centrales Le chef de la Bundesbank, Jens Weidmann, succédera à Christian Noyer
Si Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, paraît inflexible, le nouveau président de la Banque des règlements internationaux (BRI) – son compatriote Jens Weidmann, gouverneur de la Bundesbank, la banque centrale allemande – l’est encore davantage. Ce dernier a été élu dimanche président pour un mandat de trois ans de cette institution bâloise surnommée la «banque centrale des banques centrales» et qui rassemble les principaux instituts centraux au monde. Il succédera le 1er novembre prochain au Français Christian Noyer.
«Jens Weidmann est un conservateur», souligne Cédric Tille, professeur de finance à l’IHEID à Genève. «Il est très sceptique quant aux programmes d’assouplissements quantitatifs lancés par la Fed et, plus récemment, la Banque centrale européenne», poursuit ce spécialiste des questions monétaires. Dans un portrait publié en début d’année, l’hebdomadaire allemand Die Zeit le qualifie d’«anti-Draghi», par référence au président de la Banque centrale européenne, partisan des politiques monétaires facilitant la reprise économique. A tel point que leur opposition, toute professionnelle au début, serait devenue d’ordre personnel, selon ce média de référence d’outre-Rhin.
Opposé aux politiques monétaires expansives
La Banque des règlements internationaux s’illustre depuis plusieurs années par les critiques qu’elle adresse aux politiques monétaires expansives pratiquées notamment par la Fed et, plus récemment, par la Banque centrale européenne. Le ton de ses prises de parole devrait se durcir sous la présidence de Jens Weidmann. Mais ses effets devraient rester limités. Selon le professeur Cédric Tille, «ses interventions n’exercent que peu d’effets sur les marchés financiers, au contraire des grandes banques centrales».