Martin Senn, à l’époque directeur des investissements, avait été nommé à la tête du groupe à la suite d’une excellente performance de gestion durant la crise financière. Six ans plus tard, il démissionne en premier lieu à cause du marché américain, ou plus exactement des besoins de réserves accrues dans ses affaires de responsabilité civile aux Etats-Unis. Le patron du plus américain des assureurs européens tombe à cause des Etats-Unis. La renonciation au rachat de RSA n’a bien sûr rien arrangé. Mais c’est l’augmentation des coûts des sinistres et les résultats du dernier trimestre qui ont fait tomber le Bâlois. Il déclare démissionner à un «très bon moment, aux deux tiers du cycle stratégique qui va de 2014 à 2016».

Solution ad interim

En réalité, il part dans la précipitation. Il n’y a pas de successeur dans ce groupe qui a vu partir quantité de directeurs d’excellente qualité ces derniers mois. Zurich n’a qu’une solution ad interim. Tom de Swaan remplace Martin Senn immédiatement. Zurich Insurance est nerveux et agit dans la précipitation. Le président du conseil d’administration a loué, mardi matin, l’intégrité du directeur général et sa capacité à tenir compte de façon équilibrée des intérêts de tous les «stakeholders». En fait, au moment où il commence à restructurer et à réduire les effectifs, il subit d’abord la pression des investisseurs. Car l’action Zurich a été très décevante dans une optique à long terme. Elle est au même niveau qu’il y a cinq ans. Il ne suffit pas de garantir un dividende élevé à travers les années. Un groupe doit croître, innover et créer de la valeur pour ses actionnaires.