Apple est aujourd’hui la plus grande capitalisation boursière. Son ascension a été extraordinaire. Mais est-ce une garantie de succès pour l’avenir? Hans Peter Portner, responsable des fonds thématiques auprès de Pictet Asset Management (PAM), en doute. Son approche, ­présen­tée jeudi à Zurich aux investisseurs, utilise ce qu’il appelle les «megatrends» en y associant des thèmes d’investissement.

Les fonds thématiques de PAM, environ 14 milliards de francs d’actifs, ont démontré leur capacité à battre l’indice mondial des actions. Qu’il s’agisse du fonds biotech, le premier de la série, ou les suivants, sur l’eau, les génériques, les marques de qualité, la ­sécurité, l’agriculture, le bois. Une seule exception toutefois, le fonds sur les énergies propres (clean energy). Sa performance a souffert d’une part de la ­réduction des subventions des sociétés occidentales du secteur et d’autre part de l’arrivée ­massive des producteurs chinois.

Non seulement les fonds thé­ma­tiques battent les indices, mais leur risque est moindre. L’analyse du risque/rendement des différents fonds thématiques le démontre pour les fonds sécurité, génériques, eau, communication digitale. Leur volatilité a été inférieure à l’indice. Les autres fonds thématiques (biotech, marques réputées, bois, agriculture) ont un rendement supérieur à l’indice, mais une volatilité également supérieure au MSCI Monde.

Les «megatrends» sont au nombre de 14 actuellement, selon Hans Peter Portner. Leur émergence repose sur les travaux du Copenhagen Institute for Futures Studies, avec lequel coopère PAM. La liste comprend le développement durable, la société du savoir, la globalisation, l’individualisation, la polarisation. Il s’agit de changements profonds, économiques, sociaux, technologiques, politiques qui persistent 10 à 15 ans et qui exercent un impact considérable.

Hans Peter Portner et son équipe en dérivent des thèmes d’investissement, qui forment une interface entre plusieurs «megatrends». D’où l’idée de fonds thématiques tels que les énergies propres, lequel est à la croisée des megatrends suivants: globalisation, croissance économique, développement technologique et développement durable. A la différence des «mega­trends», les thèmes ne sont pas stables, selon la banque.

Cette stratégie originale ­permet à l’investisseur d’être exposé à une croissance séculaire en restant peu dépendant des cycles, à l’inverse de l’indice MSCI.

PAM a également décidé de réunir les fonds thématiques dans un fonds regroupant tous ces thèmes avec une équipondération. A ne pas confondre avec un fonds de fonds. Il s’agit du Pictet Global Megatrend Selection.

Sa performance est très intéressante. La surperformance se vérifie non seulement cette année, mais sur un an, trois ans et depuis l’émission. Les plus grandes positions sont: Gilead (biotech), Weyerhaeuser (bois), Rayo nier (bois), Plum Creek (bois).