«Une réglementation dure a renforcé la compétitivité des banques britanniques»
Banques
La City est désormais bien armée pour s’affirmer dans l’environnement post-crise financière, a affirmé mardi à Genève Anthony Browne le président de l’Association britannique des banquiers. Mais une sortie du pays de l’Union européenne devrait remettre ces avantages en question

«Il ne se passe pas un jour sans que la Suisse ne soit pas citée comme exemple dans le grand débat national en cours aujourd’hui au Royaume-Uni, à savoir si le pays va sortir ou non de l’Union européenne. Pour certains, votre pays est le modèle à suivre.» Anthony Browne, le président de la British Bankers' Association (BBA, l’équivalent britannique de l’Association suisse des banquiers) aime tirer des parallèles entre la situation des places financières suisse et de la City, «deux grands centres financiers, l’un hors de l’UE, l’autre qui pourrait l’y rejoindre». Mais sa comparaison ne va pas jusqu’à plaider un Brexit. Au contraire.
«Les banques britanniques perdraient l’accès au marché européen des services financiers», a-t-il rappelé mardi à l’occasion d’une rencontre avec les membres romands de la Chambre de commerce britannico-suisse à Genève.
Cet accès place Londres au centre de la toile d’araignée que tissent les banques, les gérants de fonds d’investissement et les autres fabricants et vendeurs de produits financiers destinés au grand public communautaire. Leurs concurrents basés en Suisse cherchent désespérément d’obtenir le même. C’est pourquoi la City a maintes fois réitéré son opposition au Brexit. La question sera tranchée par les Britanniques le jeudi 23 juin prochain par référendum.
Une sortie du Royaume-Uni créerait de nouvelles difficultés à la City alors que les banques britanniques se sont considérablement renforcées depuis l’éclatement de la crise financière de 2008 m, selon Anthony Browne. Pour lui, la régulation financière a été renforcée plus sévèrement sur les rives de la Tamise que ne l’exigeaient les organismes internationaux en charge du dossier, le Conseil de la stabilité financière et le Comité de Bâle pour le contrôle bancaire.
«Si la Suisse a développé ses propres exigences supplémentaires sous le nom de Swiss finish, nous avons créé les nôtres sous l’appellation de British gold plating (placage d’or britannique)», a-t-il ajouté. S’il omet de rappeler la résistance de la City à ces nouvelles règles lors de leur instauration, il s’en réjouit aujourd’hui. «Grâce à elles, les banques britanniques ont gagné en compétitivité. Elles paraissent plus sûres et moins dépendantes de décisions politiques que celles des autres pays de l’UE», a-t-il plaidé.
Néanmoins, le temps lui paraît venu de tourner progressivement la page lorsque le programme d’implémentation sera achevé en 2019. «Il ne faut pas durcir exagérément les règles», a-t-il conclu.