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Vontobel vise 10% de croissance en Suisse romande

La banque zurichoise augmente ses avoirs grâce à l'intégration de Notenstein La Roche, qui gérait 16 milliards de francs d'avoirs. Elle veut augmenter sa part de marché dans la gestion privée en Suisse romande, qui est inférieure à 2%

L'acquisition de Notenstein La Roche permet à Vontobel de renforcer son image locale en Suisse, notamment à Bâle et à Saint-Gall, et de contrebalancer son caractère zurichois, estime son directeur général Zeno Staub. — © Arnd Wiegmann/Reuters ©
L'acquisition de Notenstein La Roche permet à Vontobel de renforcer son image locale en Suisse, notamment à Bâle et à Saint-Gall, et de contrebalancer son caractère zurichois, estime son directeur général Zeno Staub. — © Arnd Wiegmann/Reuters ©

Vontobel a augmenté ses actifs sous gestion de 19% sur un an, à 209,4 milliards de francs, selon des chiffres dévoilés jeudi. Les avoirs de gestion privée de la banque zurichoise atteignent 74,2 milliards de francs, contre 57,2 milliards un an plus tôt. Cette progression résulte notamment du transfert des clients de Notenstein La Roche, que Vontobel a acquis en mai dernier. Notenstein La Roche (l’ex-banque Wegelin) gérait alors 16 milliards de francs d’avoirs.

Achevée fin septembre, «l’intégration se déroule plus rapidement que prévu, nous aurons donc davantage de coûts comptabilisés en 2018, mais ils resteront dans notre estimation maximale de 50 millions au total», décrit Zeno Staub, le patron de Vontobel, lors d’une rencontre avec la presse romande organisée jeudi à Lausanne.

Entre 2% et 3% de parts de marché

Dans ce genre d’opérations, une partie des clients préfère toujours changer d’air. Est-ce que ce fut le cas ici? Zeno Staub n’a pas voulu donner de chiffres précis: «Dans l’industrie bancaire, en moyenne, lorsque 10 à 15% des clients ne restent pas, on considère que l’opération est un succès. Nous pouvons dire que nous sommes très contents du déroulement de cette acquisition». Notenstein La Roche permet à Vontobel de renforcer son image locale en Suisse, notamment à Bâle et à Saint-Gall, et de contrebalancer son caractère zurichois.

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L’établissement de la famille Vontobel vise une croissance annuelle de 4 à 6% dans la gestion de fortune de manière générale, mais de 10% en Suisse romande, où la banque est présente à Genève et Lausanne. Elle estime détenir entre 2 et 3% de parts de marché pour les clients privés en Suisse, et encore moins dans la partie francophone du pays. Cette région représente environ 10% de la clientèle suisse résidente du groupe, précise le responsable de la succursale lausannoise Alexandre Jost, qui chapeautait auparavant la Suisse romande pour Notenstein.

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Plan anti-Brexit

Toujours dans la gestion privée, la croissance organique dans la gestion privée s’est également située dans la fourchette de 4-6% au troisième trimestre. Côté revenus, les clients ont été plus prudents dans leurs investissements en septembre et octobre, à cause des marchés incertains, précise encore Zeno Staub.Dans la gestion d’actifs (125,8 milliards sous gestion fin septembre), la croissance a été supérieure à l’objectif de 4-6% au cours des deux premiers trimestres de l’année, notamment grâce à une forte demande pour des produits durables, qui représentent maintenant 12% de la masse sous gestion totale.

Concernant les informations (non-confirmées) du Times, jeudi, selon lesquelles un accord aurait été conclu entre Londres et Bruxelles garantissant l’accès au marché européen pour les banques britanniques, Zeno Staub reste prudent: «ce ne sont que des rumeurs, il faudra voir le résultat final. Mais si l’UE trouve une solution constructive, libérale et pro-business avec un pays tiers, ce serait une bonne nouvelle».

Quoi qu’il en soit, conclut le banquier, le Brexit ne changera pas grand-chose pour Vontobel, qui n’utilise pas sa présence londonienne comme plateforme pour accéder au marché européen, mais seulement pour servir ses clients britanniques. La banque dispose d’un accès au marché unique grâce à ses entités en Allemagne et au Luxembourg.