Alors que le yuan a franchi le seuil symbolique des 7 yuans pour un dollar, les Etats-Unis ont officiellement accusé lundi la Chine d'affaiblir sa monnaie. Le secrétaire américain au trésor, Steven Mnuchin, «sous les ordres du président Donald Trump, a conclu que la Chine avait manipulé sa devise», indique le département des finances dans un communiqué. «Résultant de cette détermination [que la Chine manipule sa devise], le secrétaire Mnuchin va discuter avec le Fonds monétaire international pour éliminer l'avantage compétitif créé par les récentes décisions chinoises.»

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La décision prise par Pékin lundi de laisser baisser notablement sa devise a provoqué une tempête sur les marchés financiers du monde entier. Elle signale une nouvelle escalade dans la guerre commerciale déclenchée à coups de tarifs douaniers punitifs par le président américain Donald Trump il y a un peu plus d'un an, pour forcer Pékin à négocier un accord commercial réduisant le déficit et les pratiques jugées déloyales par Washington.

Les décisions chinoises font sombrer les indices

Après les chutes sur les places asiatiques et européennes, les trois grands indices de Wall Street ont enregistré leur pire journée de l'année: le Dow Jones Industrial Average a perdu 2,9%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 3,47% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 2,98%. La monnaie chinoise a franchi le seuil symbolique des 7 yuans pour un dollar lundi, un seuil qui n'avait pas été enfoncé depuis 11 ans.

Autre conséquence des tensions sino-américaines, l'agence officielle Chine nouvelle a aussi annoncé dans la nuit de dimanche à lundi que les entreprises chinoises avaient cessé d'acheter des produits agricoles en provenance des Etats-Unis. Cette annonce a un peu plus fait sombrer les indices.

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Ces décisions chinoises font suite à la menace de Donald Trump d'imposer des droits de douane supplémentaires à la quasi-totalité des importations chinoises à compter du 1er septembre malgré la reprise de négociations commerciales de haut niveau entre Washington et Pékin, qui étaient au point mort depuis le printemps.