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La Finma enquête sur Banque Privée Espirito Santo

La Finma enquête sur la distribution de titres et de produits financiers du groupe portugais Espirito Santo par la filiale suisse du groupe, basée à Pully (VD)

L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a ouvert une enquête sur Banque Privée Espirito Santo, une ex-entité du groupe financier portugais en difficulté Espirito Santo, elle-même en situation de liquidation. Les investigations portent sur la distribution de titres et de produits financiers de la maison mère.

La Finma cherche à déterminer quel rôle a joué l’établissement dans la distribution de titres et de produits financiers du groupe Espirito Santo et s’il a ce faisant violé le droit de la surveillance, a annoncé mercredi le gendarme des marchés financiers helvétiques.

Basée à Pully (VD), Banque Privée Espirito Santo (BPES) se trouve actuellement en situation de liquidation volontaire et va cesser progressivement son activité d’ici douze à dix-huit mois. Les investigations visent l’influence des propriétaires de la banque sur les processus en Suisse, ajoute la Finma.

L’autorité de surveillance a nommé un chargé d’enquête qui clarifiera les faits. Dans son bref communiqué, elle précise en outre qu’elle ne peut pour l’heure fournir davantage d’informations au sujet de la procédure en cours.

Emplois transférés à Genève

Dans le cadre de la liquidation, BPES va transférer une trentaine de ses employés vers la structure genevoise Compagnie Bancaire Helvétique (CBH). Dans la tourmente en raison de difficultés financières, le groupe portugais Espirito Santo (GES) a vendu la majeure partie de sa banque privée en Suisse à CBH.

Le reste du personnel, environ 80 personnes, continuera à œuvrer quelque temps pour BPES. Mais une «désescalade progressive des effectifs» est prévue en fonction de l’avancement de la liquidation, a indiqué mercredi à L’Agefi Stéphane Haefliger, membre de la direction et chargé de la communication de BPES.

BPES espère trouver d’ici à fin 2015 un repreneur pour ses locaux de Pully. Des recherches sont en cours.

Autre société en difficulté

La déroute du groupe portugais a aussi mis en difficulté une autre société vaudoise de services financiers, Eurofin. Basée à Lausanne, celle-ci a annoncé la semaine passée avoir entamé une procédure de licenciement collectif pour 40 de ses 120 collaborateurs.

L’entreprise lausannoise s’est retrouvée sous le feu des médias en raison des liens qu’elle aurait avec des emprunts émis par les différentes sociétés liées à Espirito Santo et qui auraient été placés auprès des clients de la banque du même groupe.

S’exprimant vendredi passé dans nos colonnes, le président et directeur général d’Eurofin, Alexandre Cadosh, a assuré ne pas avoir connaissance d’une procédure judiciaire à l’encontre de l’entreprise lausannoise en Suisse ou au Portugal. Celle-ci a aussi entamé une analyse interne sur les liens avec Espirito Santo.

Sauvetage au Portugal

Huit banques opérant au Portugal sont parvenues jeudi passé à un accord pour contribuer à hauteur de 700 millions d’euros (845 millions de francs) au plan de sauvetage de la banque Banco Espirito Santo (BES), joyau du groupe familial. Chaque établissement participera en fonction de sa taille.

La banque publique Caixa Geral de Depositos et la BCP devraient ainsi être les plus gros contributeurs. La BPI, Santander Totta, Credito Agricola, Montepio, ainsi que BIC et Banco Popular, compléteront la somme, apportée sous forme de prêt.

L’Etat portugais doit quant à lui prêter 3,9 milliards d’euros au fonds de résolution, qui dispose déjà de 367 millions d’euros et qui doit injecter 4,9 milliards d’euros dans Novo Banco, la nouvelle entité qui détient depuis le 3 août dernier les actifs sains de BES.

L’ancien patriarche du groupe Espirito Santo, Ricardo Salgado, qui dirigeait BES depuis 23 ans, a été arrêté et mis en examen le 24 juillet dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent. Il avait été écarté en juin de la direction de la banque.