La stabilité financière mondiale s’améliore. Les risques restent toutefois encore «élevés» pour l’ensemble du système, même si le coût de la crise pour la finance planétaire pourrait être moins élevé que prévu, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié mercredi.

La crise née en août 2007 avec l’explosion de la bulle des crédits immobiliers à risque devrait coûter au total 3400 milliards de dollars au système financier, écrit le FMI dans son «Rapport sur la stabilité financière mondiale». Ce chiffre correspond au coût que vont devoir supporter les banques et autres institutions financières de la planète, en raison de la baisse de la valeur constatée ou probable des actifs toxiques qu’elles détiennent. Ce nouveau rapport marque une nette amélioration par rapport à la précédente estimation de 4.000 milliards de dollars avancée par le FMI en avril.

Notant «l’incertitude considérable» qui entoure la réalisation de son estimation, le FMI indique que la baisse de l’ardoise estimée par rapport à avril «est due en grande partie à la hausse de la valeur des titres de placement» du fait du rebond des marchés financiers. Le FMI craint toutefois que le marché des hypothèques continue de se détériorer. La raison principal est la crise aigüe de l’immobilier commercial.

Si les choses semblent se stabiliser dans le domaine de l’immobilier de logement, à l’origine de la crise, le FMI dit craindre une poussée des défauts de paiements dans le domaine des crédits à la consommation, avec la montée attendue du chômage aux Etats-Unis et en Europe.

Pour les seules banques, la facture risque de se monter à 2.800 milliards de dollars au total, écrit le FMI, confirmant son estimation d’avril: aux 1.300 milliards de dollars de pertes déjà constatées devraient s’ajouter 1.500 milliards de pertes encore à venir. Pour le FMI, plus de 94% des pertes seront à mettre sur le compte des banques américaines et européennes réunies.

Par rapport au mois d’avril, «les marchés financiers ont connu un rebond, les risques des marchés émergents se sont amoindris, les banques ont réussi à mobiliser des fonds propres et les marchés de financement de gros sont de nouveau actifs», écrit le FMI.Il prévoit «une baisse de l’offre du crédit bancaire pour le reste de 2009 et au début de 2010 aux États-Unis et en Europe» et juge «a priori que l’offre risque de ne pas être à la hauteur de la demande du secteur privé, même si celle-ci reste faible.»

Conclusion du FMI: il faut purger les bilans bancaires des actifs compromis et illiquides, ainsi qu’accroître les fonds propres des banques .