La petite commune de Valleiry, à 20 km de Genève, est-elle en passe de devenir un centre mondial de la compétition automobile? Selon Le Dauphiné libéré, des pourparlers sont en cours entre la bourgade haut-savoyarde et la Fédération internationale de l’automobile (FIA) afin qu’y soit implantée en 2013 la future plate-forme logistique et technique de l’organisation. D’après des informations recueillies par Le Temps, Christian Monteil, président du Conseil général de Haute-Savoie et Jean Todt, président de la FIA, se sont rencontrés le 19 septembre dernier à Paris. «La négociation s’est bien déroulée et les choses sont en bonne voie, une nouvelle entrevue est prévue début octobre», dit-on au Conseil général. La FIA, de son côté, ne commente pas le projet «éventuel», tout en reconnaissant que des discussions sont en cours. Structure dirigeante du sport mécanique, la FIA en administre toute sa réglementation et gère une quinzaine de compétitions majeures dont les championnats de Formule 1, Formule 2, Rallyes, Endurance et Grand Tourisme. Astreinte elle aussi à réduire son train de vie – une baisse des coûts de 30% dans les trois années à venir –, l’organisation qui possède des centres d’envergure à Paris mais aussi à Londres cherche à les regrouper sur un seul site. La FIA a prospecté dans la région franco-genevoise, au cœur de l’Union européenne, à portée donc d’un aéroport international possédant une zone de fret performante. Par ailleurs, la FIA a des bureaux à Genève, ce qui a contribué à faciliter les recherches. Le terrain et l’immobilier étant plus accessibles en France tant au niveau prix que celui de la superficie, la FIA semble avoir opté pour la commune de Valleiry, située à proximité d’une autoroute.
La commune est en pleine expansion. Elle est passée de 1800 à 3200 habitants en quelques années. Marc Favre, son maire, confie: «Je ne veux pas trop m’avancer mais nous sommes plutôt optimistes. Ce serait un bol d’air pour notre commune qui vient de perdre 117 emplois avec la fermeture de la plateforme Logidis (branche logistique de la société Carrefour, ndlr)». Car l’implantation du centre de logistique et de recherche drainera du monde et des offres d’emploi. «Une quarantaine au début», estime le maire. Probablement beaucoup plus ensuite. La partie logistique, avec notamment le transfert sur place de bolides et autres véhicules, donnera forcément du travail à la main-d’œuvre locale. La plateforme, qui pourrait être située sur le site de l’ancienne usine de la société suisse Fruitel (10 000 m2) prendra en charge le contrôle et l’homologation de tous les véhicules participant aux différents championnats. Elle devrait aussi effectuer des recherches en terme de sécurité routière et d’études de meilleure fiabilité de la voiture de M. Tout-le-monde. Mais les retombées, dont ne manquera de bénéficier Valleiry, concernent avant tout l’accueil des futurs collaborateurs du centre. «Il faudra leur proposer des logements avec leur famille, explique Marc Favre. Valleiry a actuellement 600 logements en construction livrables l’an prochain. Une partie de ceux qui étaient destinés à la vente sera proposée à la location.» Par ailleurs, l’offre hôtelière devrait être augmentée substantiellement dans les environs directs de la commune. Si Genève possède moult beaux hôtels et palaces où pourraient séjourner les invités de marque, Valleiry envisage de développer son propre hébergement de qualité pour les ingénieurs et techniciens de passage. Le projet, assure-t-on à Valleiry, pourrait s’étendre à la vallée de l’Arve, pôle de compétitivité reconnu dans le secteur automobile. De passage samedi dernier à Valleiry afin d’y inaugurer la nouvelle mairie, Christian Monteil a dû glisser quelques mots à Marc Favre sur l’évolution du dossier. Selon une source, le Conseil général de Haute-Savoie se serait engagé à participer financièrement au projet, à la demande de la FIA. C’est ce qu’on appelle communément un gage de bonne volonté.
«Ce serait un bol d’air pour la commune qui vient de perdre 117 emplois avec la fermeture de Logidis»