Entrepreneuriat
Le plus grand sommet du web et de la start-up va quitter Dublin pour trouver de meilleures infrastructures à Lisbonne

Bye Dublin, Olá Lisbonne. 42 000 personnes ont quitté Dublin vendredi dernier, où a eu lieu trois jours durant le Web Summit, le plus grand sommet du web et de la start-up. Victime de son succès, l’évènement qui avait commencé avec 400 participants il y a cinq ans déménagera l’an prochain à Lisbonne, à la recherche de meilleures infrastructures, connections wifi et réseaux de transport. Pourquoi les «geeks» et investisseurs de 134 pays se soumettent-ils à ce marathon, cette lessiveuse, cette cacophonie où chaque start-up crie plus fort que sa voisine depuis son stand d’un mètre carré? Débusquer, financer le futur Twitter et repartir chargé des dernières tendances, répondent-ils sans hésiter.
Lire également : 56 start-up suisses ont investi pour présenter leur projet à Dublin
L’une d’elles est la réalité virtuelle, «VR» pour les initiés. Chez les «gros», Facebook en tête avec Oculus, comme chez les «alphas», les petites start-up, la star est un masque recouvrant les yeux et provoquant l’illusion d’une immersion dans un autre univers. Au départ inventée pour les jeux vidéo, cette technologie pourrait être exploitée scientifiquement. Nicolas Debock, investisseur pour Balderton Capital, s’intéresse particulièrement aux neurosciences et a noté cette année la tendance à la hausse d’entreprises autour «du corps, de la santé, du cerveau».
L’investisseur n’a pas hésité à tester les gants de la start-up Neuro Digital. Des Espagnols d’Almeria ont ainsi mis au point une technologie permettant de caresser un chien virtuel, jouer de la guitare virtuelle, sentir la pluie toute aussi virtuelle sur la main ; en voyant ces objets à travers le fameux masque de la réalité virtuelle. Luis Castillo, le directeur général, espère obtenir des financements pour se lancer à long terme dans la réhabilitation visuelle afin de guérir certains problèmes de vue, et même Alzheimer en recréant des souvenirs.
Les ponts entre l’industrie du jeu et celle de la santé ont fleuri à Dublin. Les anglaises derrière la start-up Pactster, qui avaient créé un réseau social pour s’encourager mutuellement à faire du sport (comme un Skype entre deux copines qui font du vélo d’appartement à deux bouts du pays), ont cherché au Web Summit des acteurs de la santé. Katie Bell, la fondatrice, aimerait utiliser son innovation pour connecter les malades atteints de mucoviscidose afin qu’ils se motivent mutuellement à pratiquer une activité physique régulière et partagent leur quotidien.
Partager, encore et toujours, l’enthousiasme, la prise de risque, l’énergie électrique. Le tourbillon est passé, reste à voir quelle innovation majeure éclora de ce sommet.