Fulvio Pelli critique la courte vue de certaines banques
différend fiscal
Le président du PLR Fulvio Pelli a critiqué dimanche la courte vue des banques suisses qui ont repris des clients américains d’UBS. Tout en reprochant aux Etats-Unis d’avoir la langue fourchue. Quant à l’ambassadeur des Etats-Unis en Suisse, il parle d’un grand malentendu
«Nous nous trouvons dans une guerre économique», a déclaré Fulvio Pelli dans une interview accordé à la «Zentralschweiz am Sonntag». Pour les USA, ce n’est pas une question de morale, mais d’argent, selon lui. Le président sortant du PLR estime que la grande puissance a «la langue fourchue»: le Delaware est une oasis pour la soustraction fiscale et la Floride un repaire de blanchisseurs d’argent et de trafiquants d’armes. Pour Fulvio Pelli, la Suisse doit se tourner vers les pays émergents. C’est là que se trouvent les marchés du futur.
Qu’après l’affaire UBS, d’autres banques aient repris des clients américains avec de l’argent non déclaré est inacceptable, pour Fulvio Pelli: «Certains des instituts actuellement sous pression nous avaient promis il y a une année qu’il n’y aurait pas de deuxième affaire UBS». La plainte contre la banque Wegelin était prévisible, note à ce propos Fulvio Pelli. Le Tessinois a encore plaidé en faveur de la stratégie de l’argent propre adoptée par son parti début 2010: «Malheureusement, la Confédération n’a pas la volonté d’agir rapidement».
L’ambassade américaine fustige l’attitude des patrons de Wegelin
Pour sa part, l’ambassadeur des Etats-Unis à Berne rend entièrement responsables les patrons de la banque privée st-galloise Wegelin, inculpée par la justice américaine, de sa débâcle. Ils auraient dû savoir qu’il était illégal de reprendre des clients de l’UBS, a expliqué Donald Beyer dans le journal dominical alémanique «SonntagsBlick».
«Le management de la banque devait connaître les risques encourus. Il est clair que les autorités fiscales américaines allaient réagir», a expliqué Donald Beyer. Le diplomate ne comprend non plus pas pourquoi la banque privée suisse a cédé urgemment une partie de ses activités à Raiffeisen: «Le menace de sanction du fisc américain n’aurait pas pu mettre Wegelin en danger». Ce n’était en tous les cas pas l’intention des autorités américaines, selon lui.
Une question de perception
Donald Beyer a également observé qu’il régnait une certaine «tension» dans les relations entre la Suisse et les Etats-Unis, tension due à ses yeux à un grand malentendu: «Les Suisses voient uniquement l’action des Etats-Unis comme une attaque contre les banques suisses.»
Or, le point de vue des Etats-Unis est tout autre, a-t-il souligné, assurant que le gouvernement américain ne poursuivait qu’un seul objectif, faire en sorte que tous les citoyens américains payent leurs impôts. «Maintenant, le fait est que divers citoyens américains ont déposé leur argent dans des banques suisses», a-t-il ajouté. Et cette situation irrite le 98% des Américains, qui s’acquittent correctement de leurs impôts. «Nous ne pourchassons pas les banques suisses, mais les fraudeurs du fisc américains», a insisté Donald Beyer.