Dotée de 55 lits, employant une centaine de collaborateurs (70 pleins-temps), la Clinique Garcia enregistre un taux d'occupation de 66%. «Ce qui ne signifie pas grand-chose, poursuit Antoine Hubert. Aujourd'hui, de nombreuses opérations s'effectuent en ambulatoire.» Le repreneur va mettre en place un plan de restructuration qui sera exposé en septembre. Il prévoit de diminuer les charges salariales de 20%, mais sans effectuer de licenciement.
Pour Genolier, cette acquisition s'inscrit dans une stratégie globale qui vise à accroître son réseau de soins privés en Suisse. Ainsi, à Fribourg, ce n'est qu'une première étape. Prochaine cible: la Clinique Sainte-Anne, elle aussi sous perfusion (200 employés, déficit de 1,5 million de francs en 2004). «Nous avons passé un accord oral avec la société d'exploitation de Sainte-Anne, tout est réglé», précise Antoine Hubert. En substance, les deux cliniques fribourgeoises ne formeront plus qu'une seule entité. Plutôt que de poursuivre une concurrence suicidaire, elles développeront chacune leurs propres domaines de compétence: orthopédie pour Garcia, maternité pour Sainte-Anne. Le siège de la nouvelle structure se trouvera à Garcia.
Si le terrain d'entente a été trouvé, rien n'a encore pu être signé. Reste en effet à résoudre un problème avec UBS. Qui doit accepter un abandon de créances sur biens immobiliers d'environ 4 millions de francs pour que Marcel Morard, l'actionnaire de référence, accepte l'offre de reprise. Or pour l'instant, la banque n'est pas entrée en matière.
Cependant, le groupe vaudois escompte bien que celle-ci finira par céder. Selon nos sources, l'acquisition des deux cliniques lui coûterait quelque 35 millions de francs – frais de remise en état y compris. Il n'entend visiblement pas mettre un sou de plus dans cette affaire.