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Genolier rachète une clinique fribourgeoise

L'établissement privé Garcia passe aux mains du groupe vaudois.

La nouvelle, dans l'air depuis quelque temps, a été confirmée jeudi. Le groupe vaudois Genolier Medical Network rachète la Clinique Garcia de Fribourg qui était, depuis sa fondation en 1905, aux mains des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve en France. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé. Mais, selon Antoine Hubert, président du directoire, Genolier s'engage à remettre à flot l'établissement privé fribourgeois, qui perdrait près de 100 000 francs par mois.

Le groupe vaudois reprend l'intégralité du capital-actions et des diverses créances bancaires à l'encontre de la clinique. Son objectif est d'assurer rapidement la pérennité de celle-ci, puis de renforcer ses activités traditionnelles: l'orthopédie, la traumatologie et la chirurgie.

Dotée de 55 lits, employant une centaine de collaborateurs (70 pleins-temps), la Clinique Garcia enregistre un taux d'occupation de 66%. «Ce qui ne signifie pas grand-chose, poursuit Antoine Hubert. Aujourd'hui, de nombreuses opérations s'effectuent en ambulatoire.» Le repreneur va mettre en place un plan de restructuration qui sera exposé en septembre. Il prévoit de diminuer les charges salariales de 20%, mais sans effectuer de licenciement.

Pour Genolier, cette acquisition s'inscrit dans une stratégie globale qui vise à accroître son réseau de soins privés en Suisse. Ainsi, à Fribourg, ce n'est qu'une première étape. Prochaine cible: la Clinique Sainte-Anne, elle aussi sous perfusion (200 employés, déficit de 1,5 million de francs en 2004). «Nous avons passé un accord oral avec la société d'exploitation de Sainte-Anne, tout est réglé», précise Antoine Hubert. En substance, les deux cliniques fribourgeoises ne formeront plus qu'une seule entité. Plutôt que de poursuivre une concurrence suicidaire, elles développeront chacune leurs propres domaines de compétence: orthopédie pour Garcia, maternité pour Sainte-Anne. Le siège de la nouvelle structure se trouvera à Garcia.

Si le terrain d'entente a été trouvé, rien n'a encore pu être signé. Reste en effet à résoudre un problème avec UBS. Qui doit accepter un abandon de créances sur biens immobiliers d'environ 4 millions de francs pour que Marcel Morard, l'actionnaire de référence, accepte l'offre de reprise. Or pour l'instant, la banque n'est pas entrée en matière.

Cependant, le groupe vaudois escompte bien que celle-ci finira par céder. Selon nos sources, l'acquisition des deux cliniques lui coûterait quelque 35 millions de francs – frais de remise en état y compris. Il n'entend visiblement pas mettre un sou de plus dans cette affaire.