Envolée
Le géant minier a enregistré un bénéfice net de près de 4,5 milliards de francs en 2021. Glencore avait essuyé une perte de 1,8 milliard de francs un an plus tôt, sous l’effet notamment de dépréciations d’actifs

«En dépit des défis actuels du Covid-19, 2021 a été une année extraordinaire pour Glencore, reflétant la demande accrue pour nos métaux et produits énergétiques.» Directeur général du géant suisse, Gary Nagle n’a pas caché sa satisfaction, mardi, à l’heure de la publication des résultats annuels du groupe.
Né en 2013 de la fusion de Glencore et de Xstrata, le groupe zougois a en effet été porté en 2021 par la forte hausse du prix des matières premières. Il a dégagé un bénéfice de 4,4 milliards de francs. Un an plus tôt, le géant minier avait accusé une perte de 1,8 milliard de francs sous l’effet de lourdes dépréciations d’actifs. Sur le plan opérationnel, les revenus ont rebondi l’an dernier de plus de 40%, à 188,5 milliards de francs.
Extraction et négoce en verve
Les résultats se sont notamment redressés dans les activités d’extraction minière dans les métaux et de production énergétique, précise Glencore dans son communiqué. Avec la reprise économique, sa division industrielle a vu son excédent brut d’exploitation gonfler de 118%, à 15,8 milliards de francs, sur fond d’envolée des cours du cuivre, du charbon ou encore du cobalt et de tensions sur l’offre face à la vive remontée de la demande.
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Les voyants se sont aussi teintés de vert foncé dans les autres segments d’activité: l’excédent brut d’exploitation des métaux a bondi de 65%, dépassant les 11 milliards de francs tandis que celui des produits énergétiques a plus que quintuplé à un peu plus de 5 milliards de francs. La division spécialisée dans le courtage des matières premières a de son côté vu son bénéfice opérationnel ajusté grimper de 11% à 3,4 milliards de francs.
Actionnaires remerciés
Le groupe basé à Baar (ZG) compte redistribuer 3,7 milliards de francs à ses actionnaires en relevant son dividende. Il lance un nouveau programme de rachat d’actions devisé à un peu plus de 500 millions de francs.
Pour l’année écoulée, le dividende sera plus que doublé à 24 centimes par action, contre 11 centimes l’année précédente. Les investisseurs ont accueilli ces résultats avec tiédeur. Peu avant midi, l’action avait gagné près de 2% et s’échangeait à 430,5 pences (5,4 francs).
Le groupe, sous le coup de plusieurs enquêtes dans le monde, a mis de côté 1,4 milliard de francs de provisions. Il espère résoudre ses affaires aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Brésil «en 2022», précise-t-il, tout en ajoutant que d’autres ne sont pas prises en compte dans ses provisions.
En 2018, Glencore avait été assigné par le département américain de la Justice dans le cadre d’une vaste enquête pour corruption, liée à ses activités au Nigeria, au Venezuela et en République démocratique du Congo (RDC). D’autres enquêtes avaient ensuite été lancées, notamment par l’autorité britannique chargée de la délinquance financière.
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