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Goldman Sachs joue la reprise avec la Bourse allemande

Dépendant du dollar et bien placé pour profiter de l'accélération économique, le DAX devrait grimper de plus de 5% au second semestre, prévoit Peter Oppenheimer, stratégiste.

Malgré l'euro et la convergence des économies européennes, le rendement des actions est de plus en plus dépendant du facteur pays. C'est ce qu'exprimait jeudi à Zurich Peter Oppenheimer, responsable de la stratégie de portefeuille en Europe pour Goldman Sachs. Ce critère explique 20% de la performance en Europe, contre 14% de moyenne après 1999. Il faut remonter à la période précédant l'euro pour que le facteur local soit plus élevé (28%).

Le choix sectoriel et celui des titres eux-mêmes perdent donc de leur importance aux yeux des investisseurs. L'allocation du portefeuille répondra donc prioritairement aux facteurs macroéconomiques. L'expert estime que si les doutes persistent sur le maintien de la monnaie unique, le facteur local sera encore plus déterminant.

Sur le plan macroéconomique précisément, après quatorze mois de ralentissement, une accélération de la croissance mondiale se met en place, selon Goldman Sachs. Les entrées de commandes et les sondages auprès des directeurs d'achats laissent augurer d'une période faste pour la demande.

«Les actions sont sensibles aux changements de rythme de croissance industrielle», selon Peter Oppenheimer. Il en déduit qu'elles présenteront un rendement supérieur aux obligations au deuxième semestre. Mais comme les taux d'intérêt se tendront dans le monde, le potentiel haussier des actions se limite à 5%.

En Europe, les actions allemandes, très sensibles au cycle conjoncturel, progresseront davantage que les britanniques, deuxième recommandation, et que la moyenne. Par ailleurs, la Bourse allemande est bon marché: le multiple des bénéfices stagne, mais il devrait s'améliorer avec l'expansion économique mondiale et l'avancée des processus de réformes. En outre, la Bourse allemande est la mieux placée en Europe pour jouer l'accélération cyclique: les entreprises germaniques, grandes bénéficiaires de la poursuite d'une hausse du dollar, sont davantage tournées vers l'extérieur que les firmes d'autres pays et profitent de l'accélération de la demande globale. Avec une pondération de 47% dans l'industrie, le DAX souligne cet aspect cyclique. Il s'écarte grandement de la moyenne européenne, qui se situe à 11%. Et sa présence importante dans l'assurance lui permettra de profiter des bienfaits d'une hausse des taux d'intérêt pour ce secteur.

Derrière l'Allemagne, qui suscite un intérêt croissant de la part de la communauté financière, le deuxième favori de Peter Oppenheimer, c'est le marché britannique. Il pourrait réagir positivement à une baisse des taux d'intérêt. Les entreprises profiteront aussi de la dépréciation attendue de la livre sterling. A contrario, les actions les moins intéressantes sont italiennes et espagnoles.