Publicité

Google confesse une vente illégale d'actions

Les titres ont été vendus à 1105 employés. Cette faute tombe très mal pour la société, son entrée en Bourse pouvant avoir lieu mardi prochain.

L'erreur tombe au plus mauvais moment pour Google. La société, dont l'entrée en Bourse pourrait avoir lieu mardi prochain, a annoncé hier qu'elle avait vendu 23,2 millions d'actions à 1105 employés, actuels et anciens, mais aussi à des consultants, sans les avoir enregistrées. Quelques heures avant leur cotation, le leader de la recherche sur le Net tente actuellement de racheter ces titres, une opération qui rencontre déjà des obstacles.

Quand ils n'en reçoivent pas, tous les employés de Google ont la possibilité d'acheter des actions, de 30 cents à 80 dollars le titre, le prix dépendant de l'ancienneté du collaborateur. De quoi rendre une grande partie d'entre eux millionnaires dès les premières minutes de cotation, sans doute mardi prochain, la fourchette de prix de l'action étant située entre 108 et 135 dollars. Mais voilà, contrairement aux dispositions prévues par la loi, 23,2 millions d'actions vendues à 1105 employés et 5,6 millions de stock-options vendues à 301 personnes n'ont pas été enregistrées. Leur vente est intervenue entre septembre 2001 et juin 2004.

Opérations de rachat

Du coup, Google tente aujourd'hui de les racheter le plus vite possible afin de régulariser sa situation. La société propose de reprendre les actions au prix auquel elles ont été vendues aux employés, plus un intérêt de 10% par année. Les stock-options seront, elles, rachetées à 20% de leur valeur. L'offre est valable jusqu'à fin septembre. Au total, Google envisage de débourser ainsi 25,9 millions de dollars pour ces opérations, alors que les titres rachetés pourraient valoir jusqu'à 3,2 milliards de dollars. A noter que Google dispose aujourd'hui de réserves d'environ 550 millions de dollars.

Il était jeudi trop tôt pour savoir si l'annonce de cette erreur commise par Google aurait une incidence sur le début de la cotation de ses titres, selon plusieurs médias américains. Selon la société, les employés qui ne voudraient pas se séparer des actions en question pourront les vendre dès les premiers échanges, et aucune menace de sanction ne semblait hier planer au-dessus de Google. Selon la société, un actionnaire détenant plus de 5% du capital ainsi qu'un dirigeant en possession de 52 783 actions auraient déjà annoncé leur intention de ne pas vendre leurs titres à Google.

La communauté financière sera davantage échaudée par cette annonce. De plus en plus de voix s'élèvent aujourd'hui pour inciter les investisseurs à ne pas enchérir pour les titres de Google, et à attendre que le cours de l'action baisse dès les premières heures de cotation.