Aide aux sans-abri
En parallèle, la multinationale va créer un fonds d’investissement doté de 250 millions de dollars qui permettra d’encourager les promoteurs à construire 5000 logements abordables. Cinquante millions supplémentaires seront offerts par Google.org, la branche philanthropique de la société, à des associations venant en aide aux sans-abri.
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Les avis sont unanimes, il y a urgence. «Vivre à Mountain View dans un camping-car devient un acte désespéré», estimait en mai l’agence Bloomberg, qui citait plusieurs chiffres: le loyer médian dans cette ville de 80 000 habitants – et où travaillent 45 000 employés de Google – a presque doublé depuis 2010, à 4151 dollars par mois. Ce montant est le triple de la moyenne nationale. Et la valeur médiane d’une maison est de 1,8 million de dollars, contre 750 000 dollars il y a dix ans, selon l’entreprise d’annonces immobilières Zillow.
Extension à San José
Le geste de Google a été salué par la plupart des observateurs et des politiciens. Mais il ne va pas tout résoudre. Le site spécialisé The Verge rappelle que cette annonce inclut des terrains que Google avait déjà déclaré vouloir déclassifier. De plus, la société va déplacer le problème, en projetant la création d’un centre important à San José, à 17 kilomètres de son siège de Mountain View. Ce centre va renchérir les loyers dans la région de 235 millions de dollars par an au total, selon l’association Working Partnerships USA.
Autre souci à venir: convaincre les autorités locales. Il n’y a aucun gratte-ciel dans la Silicon Valley et peu d’immeubles supérieurs à 20 étages. Comme l’a rappelé le Los Angeles Times, plusieurs villes ont récemment refusé de créer des zones pour des bâtiments de haute taille, craignant que cela ne crée davantage de trafic et qu’une concentration de logements ne dénature «le caractère communautaire» de la Silicon Valley.
«Une goutte d’eau»
Selon Megan Abell, une responsable de l’ONG TechEquity Collaborative basée à Oakland, le geste de Google ne représente qu’une «goutte d’eau dans un seau», a-t-elle dit au San Francisco Chronicle. «Les entreprises de la tech ne pourront pas continuer à croître, et certainement pas d’une manière durable, à moins que nous n’ayons des villes et des infrastructures qui soutiennent cette croissance – et cela inclut le logement des travailleurs», selon la responsable.
Aujourd’hui, toutes les multinationales tentent de s’impliquer pour résoudre ce problème. Facebook a annoncé un investissement de 500 millions de dollars pour loger 175 000 familles ces prochaines années autour de son siège de Menlo Park. Au nord-ouest des Etats-Unis, Microsoft a quant à elle promis l’injection de 500 millions de dollars autour de Seattle pour aider des habitants à se loger.