Planète finance
AbonnéCHRONIQUE. Deux obligations vertes, censées financer des projets bons pour la planète, sont sujettes à controverse. Car un emprunteur veut construire un port dédié au charbon, et l’autre veut ajouter une troisième piste à son aéroport. La communauté financière n’a pas hésité à financer ces projets très critiqués

Peut-on qualifier de durable une obligation qui permet à un conglomérat d’investir dans le but de diminuer les émissions de CO2 de son activité de production d’acier? A priori, sans aucun doute. Mais est-ce encore le cas si cette même entreprise construit dans le même temps un nouveau terminal portuaire dédié au charbon? Autre exemple: un aéroport emprunte via une obligation verte pour construire une nouvelle piste. L’entreprise veut atténuer son impact sur l’environnement, mais sa piste supplémentaire permettra surtout une hausse du trafic aérien, et donc des émissions de gaz à effet de serre. Là encore, l’obligation lancée par l’opérateur de l’aéroport peut-elle être qualifiée de durable?