Daniel Hirschi, patron de Saia-Burgess, persiste et signe: «Quand Sumida a lancé son OPA, elle détenait déjà 20% de notre entreprise. Ce n'est pas dans la culture suisse d'agir ainsi, alors on se défend avec des moyens différents. Nous avons certes déjà racheté des entreprises étrangères, mais jamais sans l'accord du management.» Il ajoute: «Il aurait été plus difficile d'avancer ces arguments avec une société européenne. Mais si elle était française ou allemande, il n'y aurait certainement pas eu de changements au niveau de la production.» D'après lui, Sumida souhaite délocaliser une partie de la production vers la Chine.
Une cible de choix
Pour mémoire, le fabricant japonais de composants automobiles a annoncé à fin juin son intention de lancer une OPA sur Saia-Burgess au prix de 950 francs par action, ce qui la valorise à 580 millions. Celle-ci débutera le 5 août. «Le prix proposé ne sera pas revu à la hausse», souligne Yasmine Suter, porte-parole de Sumida. De son côté, l'entreprise fribourgeoise est fortement opposée à sa perte d'indépendance. Elle ne voit aucune synergie dans ce rapprochement et considère que le prix proposé ne reflète pas sa valeur.
Malgré les assurances de Sumida que des délocalisations vers la Chine ne sont pas envisagées, la peur de perdre 600 emplois dans la région de Morat est palpable parmi les salariés.
Sumida, qui s'est fixé comme objectif de réaliser un milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2008, ne peut y parvenir par une croissance organique. Le groupe japonais a donc entrepris une expansion par croissance externe. Dans ce contexte, Saia-Burgess constitue une cible de choix. Sumida possède déjà près de 30% du capital-actions de Saia-Burgess. Son but est d'atteindre au minimum 50,1% de participations.