Hansjörg Wyss: «Je crois à un impôt raisonnable sur les successions»
L’interview de la semaine
Hansjörg Wyss a proposé à l’automne de financer une campagne pour le maintien des accords bilatéraux. Il se prononce contre les termes de l’initiative sur les successions, mais pour le principe

«Le débat politique en Suisse est figé jusqu’aux élections»
Le Temps: La Suisse va voter sur l’imposition des successions le 14 juin. Qu’en pensez-vous?
Hansjörg Wyss: Je crois à un impôt raisonnable sur les successions à hauteur de 15 ou 20%. Mais il faut une exonération pour les PME familiales valorisées entre 4 et 8 millions de francs. Ces dernières doivent pouvoir être transmises aux enfants en payant très peu de taxes ou un montant forfaitaire très bas. Sinon, cela force les propriétaires de PME à vendre pour payer un impôt. Aux Etats-Unis, il y a une exonération et le montant de cette dernière augmente chaque année. Vous allez me prendre pour un socialiste mais quand il s’agit de grandes fortunes, il n’y a aucune raison pour que les enfants en héritent s’ils n’ont rien fait pour cela.
– Vous plaidez pour une taxation des grandes fortunes?
– Oui. Si vous avez 500 millions ou 1 milliard, vous devez payer 20% d’impôt sur la succession. Mais l’argent qui reste aux héritiers, s’il est bien placé, leur permet de reconstituer leur capital sur vingt ans. Cela ne détruit pas les fortunes.
– Vous avez pris position à l’automne pour la sauvegarde des accords bilatéraux après la votation du 9 février. Avez-vous financé des campagnes comme vous l’aviez annoncé?
– Je n’ai rien fait et je ne suis pas sûr de ce que je veux faire. Je ne suis pas anti-Blocher. L’UDC réduit tout à des slogans. Ma seule position est de dire que la Suisse est dans l’Europe. Mais rien ne va se passer dans le débat politique avant les élections fédérales de l’automne. J’ai parlé avec deux conseillers fédéraux ces trois dernières semaines et je me rends compte que tout est figé d’ici là. L’UE ne transigera pas sur Schengen mais la Suisse peut conserver la libre circulation et garder tous les avantages. Mais les gens n’ont aucune idée des problèmes que l’initiative va créer, pour les entreprises comme pour la recherche.