Pour Jacob Schöchli, cette hausse des prix s'explique notamment par la progression des volumes de ventes au quatrième trimestre, par la stimulation aux Etats-Unis des ventes de voitures, ainsi que par les ventes de Noël, notamment de jeux électroniques.
Si cette hausse des prix est un signe positif pour l'ensemble de l'industrie, ses conséquences n'en demeurent pas moins variables pour les équipementiers helvétiques centrés sur ce secteur. Chez Schweiter Technologies, l'entreprise qui contrôle la société chaux-de-fonnière Ismeca – durement éprouvée par la crise du secteur l'an passé – le responsable des finances, Heinz Baumgartner, rappelle que la situation demeure difficile pour Ismeca sur le plan des commandes. Heinz Baumgartner accueille donc avec espoir la reprise observée au niveau des prix, mais prend soin de préciser que celle-ci ne pourra pas se faire sentir avant le deuxième semestre 2002 pour Ismeca, en raison de la nature même, dans le cycle de production des semi-conducteurs, des équipements produits par Ismeca. Conséquence des restructurations annoncées en 2001, Heinz Baumgartner souligne que Ismeca ne devrait employer que quelque 500 à 550 collaborateurs dans le monde au cours du 1er trimestre en cours, contre 1100 un an plus tôt. Cette hausse des prix ne manque toutefois pas de surprendre Bruno Winiger, spécialiste du secteur auprès de la Banque Vontobel à Zurich. Le mouvement pourrait en effet apparaître comme un feu de paille en regard de la reprise attendue au deuxième semestre seulement par le marché: «Il est encore trop tôt pour savoir si le recul des stocks chez les fabricants s'est traduit par les ventes souhaitées pendant les Fêtes», se demande le spécialiste zurichois. Mais si cette tendance se confirme, les fournisseurs d'équipements cotés en Bourse suisse devraient en tirer profit. A commercer par Esec, le fabricant zougois de robots pour la production de puces, contrôlé par Unaxis (ex-Oerlikon-Bührle), suivi de Unaxis lui-même, et du fabricant autrichien SEZ, lequel fournit aux fabricants de puces des robots sophistiqués pour le décapage des plaquettes de silicium. Le spécialiste de la Banque Vontobel se montre d'ailleurs positif sur les actions de ces trois sociétés, alors qu'il fait preuve de retenue sur le titre Micronas, en raison de la situation financière plus précaire du fabricant zurichois de puces électroniques.
Pas d'impact sur les commandes
Bruno Winiger rappelle en outre que pour ces sociétés, la visibilité ne dépasse le plus souvent pas trois mois et qu'il faut donc encore attendre avant d'observer un impact sur les entrées de commandes. Le marché n'en a pas moins saisi l'occasion de reprendre de la hauteur puisque quatre de ces sociétés ont enregistré des hausses substantielles jeudi en Bourse suisse, soit de 10,3% pour Micronas, de 7,4% pour Unaxis, de 6,8% pour Schweiter et de 6,5% pour Esec Si SEZ en recul de 3,5% à 82 francs était tenue à l'écart de la fête, c'est que le titre a nettement moins souffert que les autres en 2001 puisqu'il n'a perdu que 12,4% de sa valeur, contre 48,9% pour Micronas, 50,9% pour Unaxis, 53,4% pour Esec et 83,4% pour Schweiter.