Le cimentier Holcim boucle le premier trimestre 2010 sur une perte, sous l’effet d’une charge fiscale extraordinaire. Le numéro deux mondial de la branche, qui souffre toujours de conditions difficiles en Europe et en Amérique du Nord, se montre prudent sur le reste de l’année.
Sur les trois premiers mois, Holcim a essuyé une perte nette de 68 millions de francs, contre un bénéfice de 74 millions un an plus tôt. Les comptes trimestriels du groupe ont été plombés par une charge fiscale non récurrente de 182 millions de francs, liée à la restructuration de sa participation canadienne.
Avant minoritaires, Holcim fait état mardi d’un bénéfice de 66 millions de francs, en baisse de 66,2% par rapport aux trois premiers mois de 2009.
Le chiffre d’affaires net a progressé de 4,8% à 4,74 milliards de francs, essentiellement en raison de l’acquisition de la filiale australienne de son concurrent Cemex. Le résultat d’exploitation (EBITDA) s’est accru de 19,1% à 909 millions de francs, Holcim Australie ayant apporté une contribution sensible de 37 millions de francs à ce dernier.
Le groupe, qui domine le marché mondial du ciment en compagnie du français Lafarge et du mexicain Cemex, indique avoir souffert d’un hiver particulièrement rude, auquel s’est ajouté le ralentissement persistant dans la construction en Europe et en Amérique du Nord. La croissance s’est en revanche poursuivie sur la plupart des marchés émergents, notamment en Asie.
Sur les trois premiers mois, les ventes ont reculé de 11,7% en Europe, de 12,2% en Amérique du Nord et de 8,1% dans la région Afrique et Moyen-Orient. Elles ont stagné en Amérique latine (+0,2%), mais bondi de près d’un tiers dans la zone Asie-Océanie.
Sur l’exercice en cours, Holcim se montre prudent, soulignant l’évolution toujours incertaine en Europe et en Amérique du Nord. «Les mois qui viennent montreront si la faiblesse de la demande au premier trimestre est davantage liée à l’hiver rigoureux ou à des incidences conjoncturelles», relève-t-il.
Holcim, qui a comprimé l’an passé ses coûts de 857 millions de francs en 2009 en réduisant sa capacité de production et en fermant des usines, estime qu’il profitera des économies réalisées et compte encore améliorer sa rentabilité.