Quels seront les principaux enjeux de cette année économique? Nous faisons le point à travers une série d'articles.

Retrouvez notre dossier de ce début d’année.

Comme un petit tremblement de terre. Fin juillet, Nick Hayek, patron de Swatch Group, a lâché que les 18 marques de son empire biennois ne tiendraient pas salon à Bâle en 2019. Plusieurs marques ont, par la suite, également annoncé leur défection du grand rendez-vous horloger des bords du Rhin, comme Corum, Maurice Lacroix ou Raymond Weil.

Lire aussi: Swatch Group quitte Baselworld (29.07.2018)

Fin septembre, autre coup de tonnerre: Audemars Piguet annonçait quitter dès 2020 le concurrent genevois de Baselworld, le Salon international de haute horlogerie (SIHH), plus sélectif et plus habile, qui rassemble notamment les marques du groupe Richemont et à qui tout semblait réussir. «Le format des salons horlogers ne nous correspond plus», affirmait simplement François-Henry Bennahmias, capitaine du navire du Brassus (VD). Richard Mille lui emboîtait le pas. Les deux marques figurent parmi celles qui ont intégré le plus fortement leur distribution… et n’ont donc plus besoin de grands événements pour présenter leurs nouveautés.

Lire aussi: François-Henry Bennahmias: «Le format des salons horlogers ne nous correspond plus»

Cette deuxième annonce a montré que la crise que traversent actuellement les grands rendez-vous horlogers ne vient pas (seulement) de «l’arrogance des organisateurs de Baselworld» si souvent décriée. Ou de leur manifestation, dont le concept (trop vieux, trop cher, trop long, trop grand, trop éparpillé, trop désorganisé…) va au-devant d’une sérieuse refonte. Non, le problème vient surtout de la révolution que vivent aujourd’hui les circuits de distribution horlogers. La période où les détaillants du monde entier venaient religieusement passer des commandes dans des salons où l’on sirotait du (bon) champagne est définitivement révolue.

Les yeux tournés vers 2020

En 2019, suite au départ de Swatch Group, Bâle devra composer avec un gigantesque vide dans son espace d’exposition le plus important. A Genève, ce sera le coup d’adieu de Richard Mille et Audemars Piguet, deux des marques les plus dynamiques et séduisantes du salon. Swatch Group, de son côté, fera bande à part et organisera un rendez-vous à Zurich mi-mars, «en réponse à la demande des détaillants qui voulaient absolument nous voir durant leur présence en Suisse». En bref: une année à oublier pour les deux salons horlogers. D’autant que tout le monde a déjà les yeux tournés vers 2020.

Lire aussi: Baselworld et le SIHH accordent leurs dates

En effet, sous l’impulsion du nouveau directeur de Baselworld, nommé à la mi-2018, Bâle et Genève ont réussi à s’aligner à nouveau pour faire coïncider leurs dates dès 2020 (à la fin avril), ce que demandait l’industrie depuis plusieurs années. Une première étape à saluer dans l’impératif rapprochement des deux événements de l’industrie. Suffira-t-elle?