N’en déplaise à certains, Genève a rayonné, une semaine durant, en tant que capitale de l’horlogerie. Moteur de cet engouement, le salon Watches and Wonders Geneva (WWG) a emmené dans son sillage Time to Watches, Barton 7, l’Académie horlogère des créateurs indépendants (AHCI), ainsi qu'une foule de marques qui ont transformé les suites des hôtels de la ville en showrooms.

Un véritable succès aux dires des organisateurs, des exposants, mais également de la grande majorité des visiteurs et des journalistes. Le monde de l’horlogerie avait besoin de se retrouver et, selon les propos de Matthieu Humair, directeur général de WWG, «de toucher des montres». Allusion aux deux précédentes éditions entièrement numériques, avec présentation des nouveautés via écrans interposés.

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Au-delà des espérances

Pour Watches and Wonders Geneva, qui s’est tenu du 30 mars au 5 avril, il s’agissait de sa première édition physique sous son nouveau nom (précédemment SIHH). «En réunissant dans un même lieu les principaux acteurs de l’horlogerie, Watches and Wonders Geneva permet à l’industrie horlogère de parler d’une seule et même voix», se réjouit Matthieu Humair. Pas moins de 38 maisons ont présenté leurs créations, dont 19 nouvelles venues. Certaines marques ont vu toutes leurs pièces vendues avant même la fermeture du salon.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 22 000 visiteurs uniques, dont près de 1000 journalistes, ont fait le déplacement à Genève. «Nous avions tablé sur 20 000 entrées», relève le directeur général de la manifestation. Les retombées pour la ville et la région sont importantes. Plus de 30 000 nuitées ont été enregistrées sur la période du salon. Le retentissement sur les réseaux sociaux est également sans équivoque, avec pas moins de 800 000 posts mentionnant #watchesandwonders. Quant à la plateforme Watchesandwonders.com, elle a réuni près de 155 000 utilisateurs uniques, dont 2600 journalistes accrédités.

Watches and Wonders Geneva a notamment maintenu cette version hybride pour les ressortissants asiatiques, grands absents de cette édition en raison des restrictions sanitaires qui leur sont imposées par leurs pays d’origine à leur retour. Ce qui a offert un confort accru aux autres visiteurs et journalistes présents, avec plus d’espace à disposition.

Globalement, tous les participants interrogés, quelle que soit leur provenance, ont trouvé cette cuvée très réussie, relevant la qualité des échanges et des visites sur les stands.

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Time to Watches reviendra

Time to Watches, qui a accueilli 4500 visiteurs du 31 mars au 3 avril à la HEAD-Genève, a réussi à s’imposer comme le nouvel événement horloger genevois en marge de WWG. Grossistes et détaillants, médias et influenceurs venus du monde entier ont visité le salon qui a réuni 35 marques exposantes, ainsi que neuf jeunes horlogers. Un salon qui comportait également un volet culturel, avec tous les jours des tables rondes et débats sur les grands sujets qui façonnent l’industrie horlogère.

A l’heure du bilan, les cofondateurs Marc Angebault et Christian Wipfli sont ravis. «La première édition d’un événement est toujours un peu un pari. Toutefois, suite aux retours positifs que nous avons reçus de nos exposants et de nos visiteurs, cela s’avère payant. Les bases sont en place pour 2023, même si des améliorations marginales sont déjà prévues pour la suite.» Times To Watches s’est engagé pour trois ans avec la HEAD-Genève.

Public ou pas public

Alors que d’aucuns reprochent à WWG de ne pas avoir ouvert ses portes au public, une décision notamment liée aux incertitudes concernant le covid, la journée accessible à M. et Mme Tout-le-Monde de Time to Watches n’a pas convaincu. Si les organisateurs ne souhaitent pas communiquer sur le nombre de billets vendus pour le dimanche, ils reconnaissent néanmoins qu’il est en deçà de leurs espérances. Marc Angebault note que la promotion de l’événement destinée au public et celle destinée aux professionnels sont très différentes. Pour cette première édition, il leur a manqué du temps, WWG n’ayant confirmé que très tard la tenue de son salon.

Du côté de Watches and Wonders Geneva, la question d’une ouverture au public sera discutée au sein du comité. Mais elle n’est pas exclue. Tout comme l’accès à d’autres marques, qui sera également au programme des prochaines séances.