Horlogerie
Les salons horlogers suisses sont menacés d’annulation en raison de l’épidémie. Ces rendez-vous, celui de Baselworld en particulier, représentent de grands enjeux

Le milieu de l’horlogerie, et avec lui ses salons, vacille. A cause du coronavirus, Time to Move, le rendez-vous de Swatch Group qui devait se tenir début mars, a été annulé début février. Mardi, un premier cas suisse a été révélé.
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Quid de Baselworld? Le célèbre salon horloger, agendé du 30 avril au 5 mai prochains, est pour l’instant maintenu. «Nous parlons tous les jours avec les autorités sanitaires, mais nous ne souhaitons pas nous substituer à elles, réagit un porte-parole. Nous continuons notre plan de préparation et de montage tant que nous ne recevons pas de consignes de leur part.»
L’organisation ne communique pas de date limite à laquelle il faudrait prendre une décision définitive. Elle précise que si le salon a bien lieu, «toutes les précautions seront prises, avec notamment des programmes de nettoyage, de désinfection et de prévention ainsi que l’utilisation de produits appropriés à tous les points de contacts».
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Des désistements peu nombreux pour le moment
Si Baselworld est bien sous pression, les organisateurs restent vigilants et observent la situation de près: les désistements, à savoir ceux de Bulgari et des japonais Casio, Seiko et Citizen, sont encore considérés comme peu nombreux. «La réservation des tickets est normale et les visiteurs occidentaux représentent une majorité de nos visiteurs. Les désistements des Asiatiques ne compromettraient donc pas le bon déroulement et l’attractivité de Baselworld.» Citizen a par ailleurs confirmé sa présence pour 2021.
Les conséquences du coronavirus sont sous-estimées pour Baselworld. C’est en tout cas l’avis d’Olivier R. Müller, expert horloger chez LuxeConsult. «Il risque d’y avoir beaucoup de désistements, à la fois du côté des clients et des exposants. Le transport de matériel provenant de certaines régions risque aussi d’être compliqué. Je vois mal comment tous ces problèmes cumulés pourraient être surmontés. J’étais présent à Baselworld 2003 [auquel les visiteurs asiatiques n’avaient pas pu se rendre en raison du SRAS], c’était plus déprimant qu’autre chose.»
Une mauvaise année pour le luxe
Que Baselworld soit maintenu ou annulé, sa position est délicate: il est attendu au tournant en 2020, année annoncée comme un «renouveau» pour le salon en difficulté. «On peut se demander si c’est raisonnable de maintenir le salon dans une ambiance comme celle-ci. En même temps, s’ils annulent, ils ne signent pas leur arrêt de mort, mais il sera encore plus difficile de revenir l’an prochain», commente Olivier R. Müller. Une alternative pourrait être de reporter Baselworld en septembre ou octobre, suggère l’expert. «C’est un cas de force majeur, personne ne pourra jeter la pierre à personne.» Une option que le salon n’envisage pas à ce jour.
A Genève, le salon Watches & Wonders (anciennement SIHH), prévu du 25 au 29 avril, vient d’être annulé. Mercredi, sa directrice répondait ne rien avoir à dire de plus que ce qui a été communiqué précédemment. A savoir que le salon était maintenu. Mais jeudi matin, un communiqué faisait état d’une annulation.
watches&wonders abandonne face au virus. Combien de temps pourra résister #Baselworld? pic.twitter.com/AFkVfH2Nxi
— Valère Gogniat (@valeregogniat) February 27, 2020
Cet article a été mis à jour le jeudi 27 février, avec la mention de l'abandon du Watches & Wonders.