Un plan de restructuration était dans l'air depuis plusieurs semaines. Il est aujourd'hui confirmé. De Grisogono va se séparer de 19 des 120 employés que compte son siège à Plan-les-Ouates (GE). La marque horlogère et joaillière de luxe a confirmé mardi une information du Temps. La firme justifie ce plan de restructuration en évoquant tour à tour «la crise en Russie, un contexte économique global très éprouvant et la force du franc suisse». Des éléments externes qui ont «balayé» les efforts entrepris ces trois dernières années pour améliorer le positionnement de la société, selon un communiqué daté du 24 novembre qui nous a été envoyé hier.

«La situation conjoncturelle touche en particulier la distribution «wholesale» (commerce de gros) et le secteur des montres techniques, précise Gianluca Maina, directeur marketing. Les mesures prises visent donc à focaliser notre activité sur les segments qui différencient la marque et restent porteurs de croissance.»

Depuis plusieurs semaines, les annonces de suppressions d'emplois dans l'industrie se succèdent. Même si jusqu'ici, c'était davantage les sous-traitants que les marques qui avaient dû se résoudre à biffer des postes. 

Dans un courrier envoyé cet automne à tous les employés, la direction de De Grisogono évoquait déjà la mise en place d’un plan de restructuration des activités impliquant, alors, la suppression de 26 postes. Une procédure de consultation avait été mise en place afin de permettre aux employés d’émettre des propositions en vue «d’améliorer la situation de l’entreprise ou de réduire le nombre de postes menacés».

Marc* fait partie des 19 personnes concernées. Il se sent «trahi» par son ex-employeur qu’il accuse de ne pas avoir réellement cherché des alternatives. La direction réfute. Elle dit avoir soigneusement étudié toutes propositions afin de réduire les licenciements. «Nous avons restructuré les départements, réduit les coûts et pris du temps pour repenser la stratégie à long terme», détaille Gianluca Maina. En outre, De Grisogono rappelle que les licenciements prendront effet selon les conditions contractuelles et seront accompagnés de mesures sociales.

De Grisogono, société privée, est détenue par des proches de la milliardaire angolaise Isabel Dos Santos – fille du président José Eduardo Dos Santos et également femme la plus riche d’Afrique. Selon des informations de presse, elle aurait contribué, en 2012, au rachat de 75% des parts de la griffe pour 100 millions de francs. En 2008, la manufacture de Plan-les-Ouates avait déjà dû être assainie et recapitalisée à hauteur de 50 millions de francs.

*Prénom d’emprunt