Horlogerie
Le pavillon horloger de la marque française prendra ses quartiers à Genève. Une décision «motivée par des valeurs communes et l’esprit d’ouverture affiché par le SIHH depuis deux ans», selon Hermès

Hermès quitte la Foire de Bâle. Ce qui n’était qu’une rumeur aux premiers jours de la grand-messe horlogère qui se tient actuellement dans la cité rhénane est désormais confirmé. Dès l’année prochaine, la division horlogère de la marque française prendra ses quartiers au Salon international de haute horlogerie (SIHH) de Genève.
Contacté lundi, Hermès confirme. «Cette décision, qui intervient au moment où la division horlogère d’Hermès achève son intégration industrielle et précise son image, est motivée par des valeurs communes et l’esprit d’ouverture affiché par le SIHH depuis deux ans», a expliqué la marque au Temps, sans souhaiter communiquer davantage de détails.
Une marque de «haute horlogerie»
La division horlogère d’Hermès est notamment soutenue par l’entreprise Vaucher Manufacture, dont elle possède un quart du capital-actions depuis 2006 et qui fabrique certains de ses mouvements les plus complexes. En juin dernier, les efforts horlogers de la marque ont été salués par la Fondation de haute horlogerie (FHH) qui organise le SIHH. Hermès a ainsi été reconnue «marque de haute horlogerie» dans le livre blanc édité par la fondation.
Selon nos informations, au moins trois autres marques auraient également été acceptées par le SIHH. Contrairement à Hermès, ces dernières devraient rejoindre le Carré des horlogers, un espace dédié aux entreprises indépendantes.
Montée en puissance du SIHH
Réservé initialement à un public de professionnels, le salon genevois qui accueille essentiellement les marques du groupe Richemont (Cartier, Jaeger-LeCoultre, Vacheron Constantin, Van Cleef & Arpels, etc.) mais également certains indépendants (Audemars Piguet, Parmigiani) monte en puissance depuis deux ans.
En 2015, il ouvrait une partie de Palexpo à neuf marques indépendantes dans un espace baptisé Carré des horlogers. En janvier de cette année, quatorze marques rejoignaient cet espace et le salon s’ouvrait au grand public le temps d’une journée.
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Cette nouvelle intervient alors que plusieurs marques ont déjà décidé de quitter Baselworld au profit du SIHH. L’an dernier, Girard-Perregaux et Ulysse Nardin avaient notamment fait ce choix. Entre 2016 et 2017, le nombre d’exposants à Bâle est passé de 1500 à 1300 selon les organisateurs, qui expliquaient lors de la conférence de presse d’ouverture avoir refusé un certain nombre de candidatures. Sans être l’un des piliers de l’événement (à l’image des Rolex, Swatch Group, LVMH ou Patek Philippe), Hermès restait jusqu’ici l’une des marques incontournables de Baselworld.
Au vu du coût élevé de la participation à ces manifestations – le mètre carré y coûte entre 1500 et 2500 francs, sans compter les investissements annexes, ce qui revient à plusieurs dizaines, parfois centaines de milliers de francs – et dans une période conjoncturelle difficile, les marques horlogères choisissent en général de ne participer qu’à l’un des deux grands événements horlogers. Ce qui génère fatalement une forme de concurrence entre ces deux rendez-vous.