Et de trois. Jérôme Biard est le troisième patron de Corum qui n’arrive pas à travailler avec le propriétaire chinois de la marque, l’homme d’affaires Kwok Lung Hon et son groupe diversifié Citychamp. Selon nos informations, il quittera son poste au mois de mars prochain.

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Après Antonio Calce (2007-2014) et Davide Traxler (2015-2017), ce sera donc au tour de Jérôme Biard d’abandonner la direction de la marque horlogère chaux-de-fonnière. Contacté vendredi, le principal intéressé n’a pas souhaité commenter cette information.

Rentabilité prochaine

Un peu plus d’une année après être entré en fonction, il était pourtant en passe de réussir son pari, soit de faire retrouver les chiffres noirs à la marque connue pour ses trois collections: la Bubble (entre 3500 et 6000 francs), l’Admiral (environ 6000 francs) et la Bridge (de 30 000 à 60 000 francs).

Mais, selon nos informations, Jérôme Biard n’aurait plus supporté les incohérences de ses actionnaires – en particulier le rachat d’Ernest Borel, survenu il y a un mois environ. «Ils sont capricieux et se permettaient parfois de le court-circuiter pour aller directement parler avec des cadres ou des fournisseurs», pointe un employé de la marque qui ne veut pas être cité.

Dès avril 2019, la marque aux 9000 montres écoulées en 2018 pour un chiffre d’affaires estimé à 45 millions de francs sera donc pilotée par un nouveau patron qui devra à son tour tenter de composer avec l’actionnaire chinois. Pour les 75 employés de l’entreprise, c’est une nouvelle période d’incertitudes qui commence.