Richemont souhaite mieux communiquer avec ses employés. Le groupe de luxe genevois (Van Cleef & Arpels, Cartier ou encore Montblanc) réagit mercredi au mécontentement exprimé par certains de ses collaborateurs qui ne comprennent pas la réduction d’au moins 25% de leur prime annuelle, alors que la rémunération du comité de direction a augmenté de 35,8% l’an dernier. Il souhaite aussi clarifier les raisons qui l’ont poussé à ne plus compenser le salaire de ses employés au chômage partiel, qui ne toucheront plus que 80% de leur revenu pour les jours chômés à partir de juin, contre 94% depuis mi-mars.

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Hausse de rémunération sans cash

«Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette hausse des rémunérations du comité de direction dépend de décisions prises il y a un an, bien avant la pandémie. En mai 2019, ses membres se sont vu attribuer davantage d’actions de performance et options. Ce choix visait à garantir l’attractivité de la compagnie en tant qu’employeur», a déclaré au Temps une porte-parole. Elle précise qu’il ne s’agit pas de cash, et que selon l’évolution de la situation financière de Richemont, les membres du comité de direction pourraient ne jamais toucher la globalité de la rémunération annoncée dans le rapport 2019-2020 du groupe publié le 27 mai dernier. Cette dernière s’élève au total à 41,4 millions de francs.

Notre interlocutrice ajoute que ce rapport ne fait pas état des dernières décisions prises pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire: «Depuis avril, le président du conseil d’administration, Johann Rupert, a réduit son salaire de moitié, alors que les membres du comité de direction ont abaissé le leur de 20%, et ce jusqu’à nouvel ordre.» La porte-parole ne chiffre toutefois pas les économies mensuelles ainsi réalisées.

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Vers un dialogue plus constructif

Mais pourquoi avoir renoncé à compenser les salaires des employés concernés par le chômage partiel? «Nos activités sont en train de redémarrer, ce qui signifie que notre personnel chôme moins. La non-compensation sera atténuée par le fait que les jours travaillés sont payés pleinement», nuance la porte-parole. Concernant le taux d’occupation des employés, il peut grandement varier d’une entreprise à l’autre, raison pour laquelle le groupe ne communique pas de moyenne globale.

La compagnie reconnaît qu’elle aurait pu mieux communiquer à propos de ces chiffres, et elle entend s’améliorer sur ce point. Des séances d’information se tiennent actuellement ou seront organisées prochainement dans les sociétés du groupe pour clarifier la situation. «Le mécontentement exprimé par certains donne l’opportunité à la direction du groupe d’engager un dialogue constructif avec ses collaborateurs», conclut notre interlocutrice.