L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’épargne pas l’industrie horlogère helvétique ni son principal représentant Swatch. Si les magasins des différents marques du groupe en Russie restent pour l’instant ouvertes, les livraisons depuis la Suisse sont en effet gelées.

Le groupe Swatch, qui contrôle notamment les marques Omega, Longines et Swatch, analyse actuellement la situation, a indiqué vendredi à AWP un porte-parole. La filiale Swatch Group Russie poursuit pour l’instant son activité avec l’ensemble de ses employés. Les magasins restent ouverts.

En raison de «la situation générale difficile», l’entreprise n’exporte plus vers la Russie, selon Swatch. Le nombre de magasins et d’employés dans le pays n’est pas connu et le groupe ne publie pas de chiffres sur l’évolution des ventes pays par pays.

En 2021, l’ensemble des marques horlogères suisses ont envoyé vers la Russie des montres pour une valeur de 260,1 millions de francs (prix export), en hausse de 35%. La banque UBS estime que Swatch génère 2 à 3% de ses ventes en Russie et Richemont environ 2%.

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Il convient d’ajouter que la clientèle russe réside parfois à l’étranger ou achète hors de Russie. L’exposition totale à clientèle russe serait de 3 à 4% au niveau mondial pour le groupe biennois et de 2% pour le genevois, selon UBS.

L'action chute

Le groupe horloger biennois est propriétaire de 17 marques allant des montres pour enfants FlikFlak aux marques de prestige telles Breguet et Blancpain et de haute joaillerie du diamantaire américain Harry Winston, racheté en 2013.

Selon Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, la Russie représente environ 2 à 3% des ventes du groupe, et «moins de 5% pour la clientèle russe en général», estime-t-il, dans ce secteur où une partie importante des achats se fait aussi lors de déplacements touristiques.

En fin de matinée, le titre chutait de plus de 5% à la Bourse. Davantage que l’exposition à la Russie, la question est surtout de savoir quelles seront les «conséquences économiques durables qui vont découler de cette invasion», l’analyste reconnaissant qu’il est encore «difficile d’avoir à ce jour une estimation de l’impact négatif que va avoir ce conflit pour le secteur du luxe en général"», a-t-il indiqué à l’AFP.

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