2020 n’était qu’une anomalie. Swatch Group a profité d’un fort rattrapage l’année dernière pour renouer avec un résultat bénéficiaire. L’horloger biennois a enregistré un bénéfice net de 774 millions de francs, après une perte nette de 53 millions lors de l’exercice précédent. Sa marge opérationnelle atteint, elle, 14%, contre moins de 1% en 2020. Dans la division «montres et bijoux», elle atteint même 17,7%. C'est mieux que les 15,2% de 2019, fait remarquer le groupe dans sa communication

Il faut dire que sur les douze derniers mois, a-t-on appris mardi matin, le chiffre d’affaires est ressorti en hausse de 30,7% à 7,3 à milliards de francs. La dernière année «normale», soit en 2019, le chiffre d’affaires avait atteint 8,2 milliards.

Comme le laissaient présager les statistiques des exportations horlogères ces derniers mois, les restrictions de voyage ont changé la répartition géographique des chiffres d’affaires, par rapport à 2019. «La Chine continentale et les Etats-Unis ont réalisé des chiffres d’affaires record», résume Swatch Group.

Autre point fort de l’exercice, la progression significative de la division «systèmes électroniques» (+14,8%, par rapport à 2019). Une division qui comprend notamment EM Microelectronic (EM). Basé à Marin (NE), le fabricant de composants électroniques et de capteurs a forcément profité de l’explosion de la demande mondiale en la matière.

Swatch Group, également fournisseur de composants horlogers pour les marques hors du groupe, sent également le vent du rattrapage dans son segment «production». «Cette division était à la traîne dans sa reprise. Ce qui est logique, car les clients épuisent d'abord leurs propres stocks excédentaires», notent les analyses de Bernstein. Désormais, les revenus s'approchent des niveaux avant-crise. Le carnet des commandes est, lui, bien supérieur à 2019. En outre, «l’utilisation des capacités de production s’est normalisée, tandis que la forte demande pour des produits de certaines marques a de loin dépassé les capacités disponibles», détaille le groupe biennois.

Vers une année record?

En termes d’emplois, les effectifs atteignaient 31 444 personnes, à fin décembre. Soit environ 1000 postes de moins qu’un an auparavant. Une baisse provoquée par la fermeture de 172 boutiques (55 nouveaux points de vente ont été par ailleurs inaugurés), ainsi que par l’arrêt de la joint-venture qui existait avec Calvin Klein depuis 1997.

Lire aussi: Swatch Group ne fabriquera plus les montres Calvin Klein

Mardi matin, l’agence de presse AWP rappelait qu’en octobre, le patron de Swatch Group avait estimé à la télévision alémanique que le chiffre d’affaires se situerait entre 7 et 7,5 milliards et le résultat opérationnel autour de 1 milliard. Il avait vu juste. Et il avait aussi affirmé que 2022 «serait une année record».

Selon le communiqué de mardi matin, une croissance des ventes à deux chiffres est anticipée pour cette année. Le groupe compte notamment sur de «nombreuses nouveautés de produits, dont certains spectaculaires» et sur la visibilité d’Omega lors des Jeux de Pékin, dont il est le chronométreur officiel.

La croissance. Même si le résultat opérationnel de Swatch Group est supérieur aux attentes, c'est effectivement ce sur quoi les observateurs vont se concentrer, de l'avis de l'analyste de Vontobel Jean-Philippe Bertschy. «Même si cela s'explique par des raisons particulières - mix géographique différent, moins de haut de gamme, moins de dépendance vis-à-vis de ses propres ventes au détail et en ligne - la différence avec Richemont sur la même période est considérable».