Le marché immobilier envoie des signaux contradictoires
Logement
Pour UBS, l’accalmie se confirme. Mais selon Immoscout, la hausse des prix se poursuit, notamment pour les PPE. Les dernières études sur les prix des logements se contredisent

A en croire les récents pointages, l’immobilier suisse a fini de surchauffer. Le «soft landing» – atterrissage en douceur – visé par la Banque nationale suisse (BNS) et d’autres autorités fédérales est en train de se matérialiser.
Une accalmie qu’est venue confirmer UBS, mercredi. Son indice de bulle immobilière s’est stabilisé (-0,03 points) à 1,38 point au premier trimestre 2016. Les prix des maisons individuelles stagnent, tandis que les volumes des crédits hypothécaires augmentent faiblement, conclut l’étude trimestrielle dont les mesures ont débuté en 2011 – date à laquelle son indice se situait à 0,63 point.
Ce repli s’explique par «la stagnation du prix nominal des maisons, le recul de la demande d’appartements en propriété (PPE) comme objets d’investissement et le ralentissement de la croissance du volume des crédits», détaille la grande banque. Laquelle signale aussi que la croissance des hypothèques dans le pays, de 2,9% en 2015, est la plus faible enregistré depuis quinze ans.
Une hausse de plus de 3%
Les chiffres d’Immoscout24 et du CIFI, également publiés mercredi, peignent une image différente du marché immobilier suisse. Sur une base annuelle, les prix des maisons individuelles ont augmenté de 1,3%. La hausse pour les PPE s’établit quant à elle à 3,1%. En un mois (de mars à avril), le prix des villas a progressé de 0,7%, celui des PPE de 1,1%.
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Cette différence est liée au fait que les PPE «sont plutôt situés près des centres-villes que dans des zones rurales. Les personnes qui souhaitent habiter dans des centres-villes et des communes suburbaines doivent être disposées à payer plus», explique Martin Waeber, le directeur du site d’annonces immobilières.
L’offre s’est vite adaptée
Pourquoi ces divergences? «Le fait que le prix de l’offre pour une PPE ait à nouveau augmenté de 1,6% l’an dernier surprend», concède Wüest & Partner, dans son dernier «Moniteur immobilier», publié en avril. Le bureau de conseil immobilier n’avait pas anticipé ce scénario. Une baisse était attendue en raison d’une nette hausse de l’offre. Cela n’a pas été le cas car «les maîtres d’ouvrage professionnels ont réagi rapidement, lorsque des difficultés ont été constatées […]. Différentes idées de projets ont été abandonnées, entraînant un recul rapide de la demande de permis de construire dans le segment des PPE», observent les experts de Wüest & Partner.
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