Rien ne semble pouvoir freiner le dynamisme immobilier. En moyenne suisse, les prix des villas et des propriétés par étages (PPE) ont augmenté de plus de 2% entre avril et fin juin. Selon une étude de la banque Raiffeisen publiée mardi, de nouveaux records ont été atteints.

«Malgré la pandémie et des turbulences économiques, la volonté d’accéder à la propriété est toujours aussi forte. La hausse continue des prix témoigne de la demande importante et persistante qui se heurte à une offre très limitée», résume Martin Neff, le chef économiste de Raiffeisen Suisse.

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En comparaison avec le deuxième trimestre 2020, le prix des maisons individuelles a augmenté de 6,1%. Mais dans la région lémanique, la hausse atteint même 11,3%. La Suisse orientale (+9,3%) et la Suisse centrale (+9,1%) sont les deux autres régions où les plus fortes hausses ont été identifiées. Les prix des villas ont aussi augmenté, mais dans une moindre mesure, dans les régions de Berne (+1,2%), de Suisse méridionale (+2,4%) et en Suisse romande en général (+2,7%). Les PPE se négocient, elles, 4,9% plus cher qu’il y a un an, en moyenne suisse. Elles ont le plus augmenté en Suisse méridionale (+7,9%), dans la région de Berne (+7%) et dans la région de Zurich (+4,9%).

Ruée sur les appartements de vacances

Par type de commune, les prix des maisons ont enregistré une hausse plus élevée dans les centres (+9,6%) et les communes urbaines (+6,4%) que dans les communes touristiques (+5,9%) et les communes rurales (+4%). Les plus fortes hausses de prix dans le segment des PPE ont en revanche été atteintes dans les communes touristiques (+8,9%).

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Cette étude, publiée à un rythme trimestriel, confirme les observations d’autres professionnels de la pierre. A la Banque cantonale de Genève, on affirme par exemple que les prix dans le canton ont bondi de pas moins de 17% en une année. Selon UBS, «85% des 2202 communes helvétiques ont enregistré des hausses de prix», écrivaient deux responsables clientèle de la banque dans Le Temps, la semaine dernière. Pour Christophe Garey et Gabriel Epiney, la raison de «ce boom» est à trouver dans un déséquilibre persistant entre l’offre et la demande et dans les taux bas – même s’ils le sont un peu moins qu’il y a dix-huit mois.

Mais aussi dans «la forte reprise conjoncturelle prévue cette année, qui devrait améliorer la situation financière de nombreuses familles». «Sans compter que la progression des bourses a renforcé le pouvoir d’achat de certains ménages», ajoutent-ils. Enfin, «la conviction bien ancrée que, sur le long terme, la pierre prend toujours de la valeur. Cette attente a d’ailleurs été corroborée par l’évolution des derniers trimestres.»

L’indice des transactions de Raiffeisen ne livre pas de prix absolus des logements en propriété. Mais en avril, le bureau de conseil Wüest Partner indiquait qu’à Genève, par exemple, un appartement ou une maison de 4 pièces de qualité moyenne vaut désormais plus de 1,3 million. A Bienne, les mêmes objets coûtent entre 580 000 et 620 000 francs. A Martigny, entre 540 000 et 715 000 francs.

Jeudi, Raiffeisen souligne que son indice affiche désormais une croissance de 25 à 30% depuis sa création, en 2015. Autrement dit, les prix de l’immobilier montent à une vitesse de 3,5 à 4% par an, depuis que la Banque nationale suisse (BNS) a abandonné le taux plancher et précipité les taux suisses dans le négatif.

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