Le canton de Vaud est au top de l’innovation, mais il ne doit pas se reposer sur ses lauriers. C’est en substance le message délivré dans l’étude «Vaud innove», présentée jeudi à Lausanne et menée par la Chambre vaudoise d’industrie et de commerce (CVCI), la Banque cantonale vaudoise (BCV) et Innovaud. Les résultats de cette étude, qui apparaît plus comme un état des lieux qu’un plan d’actions, seront dévoilés chaque semaine jusqu’à fin octobre.

Les premiers constats sont positifs. Les effectifs de chercheurs dans le canton de Vaud ont presque doublé depuis vingt ans, avec une forte capacité d’attraction des cerveaux étrangers. Les financements alloués en 2019 à des projets vaudois, autour de 400 millions de francs, sont importants. Le nombre de demandes de brevets cantonaux auprès de l’office européen s’élève à 1500 par million d’habitants, au-dessus de la moyenne suisse (956 par million d’habitants en 2018), déjà le seuil de référence au niveau mondial.

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Des résultats liés à des politiques cantonale et nationale fondées sur le développement de la matière grise, «principale ressource d’un pays au marché intérieur limité» et sans matières premières, rappelle Joao-Antonio Brinca, responsable stratégie et organisation à la BCV. Face aux taux de croissance limités des économies occidentales, «l’innovation est devenue réellement stratégique».

L’entrepreneur vaudois typique a 39 ans

Mais le but de cette étude était aussi de chercher les facteurs qui empêchent l’«écosystème» de l’innovation de se développer davantage – l’état conjoncturel et les conditions-cadres notamment. Mais le potentiel du canton est surtout lié à l’évolution de la culture du risque, pense Joao-Antonio Brinca, opposant l’image véhiculée par la Silicon Valley – celle du jeune du coin commençant son business dans un garage – au profil de l’entrepreneur vaudois moyen: un homme de 39 ans.

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Autre faiblesse pointée par l’étude: la faible proportion de start-up dans le tissu économique du canton. Ce alors que ce modèle économique semble le plus adapté à l’innovation. «Le transfert de technologie n’est pas forcément dans l’ADN des grosses entreprises», conclut Julien Guex, sous-directeur de la CVCI, qui rappelle que le canton a pourtant des secteurs à composante technologique variés qui pourraient en bénéficier, de l’horlogerie à l’agroalimentaire.