Jacques Gerber à propos de la fermeture de BAT: «Je ne parlerais pas de catastrophe»
Cigarettier
Pour le ministre jurassien de l’Economie, la fermeture du site de Boncourt est «une douche froide, une annonce grave pour l’emploi et un coup dur»; mais il pense que les employés comme le canton pourront trouver de nouvelles pistes

Mercredi, British American Tobacco a confirmé la fermeture définitive du site historique de Boncourt, dans le Jura, mettant fin à une institution économique de deux siècles et liquidant 220 emplois. La réaction du ministre jurassien de l’Economie et la Santé.
Jacques Gerber, la fermeture du site de production était plus au moins courue d’avance, en revanche il semblerait que les négociations portant sur le plan social se soient bien déroulées…
Effectivement, ce sont également les retours que nous avons eus de la part des syndicats. Le plan social a été approuvé par 88% du personnel, ce qui signifie qu’il est particulièrement bon. Le gouvernement n’a pas encore connaissance des détails, que nous espérons recevoir bientôt, mais c’est une excellente nouvelle. C’était une demande très forte de notre part d’obtenir un plan social exemplaire en faveur des collaborateurs. Et de ce que nous en savons, il semblerait que cela soit un des meilleurs jamais négocié dans notre canton. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Cela signifie que BAT s’est montré à l’écoute des préoccupations aussi bien des employés que des autorités?
Très honnêtement, nous avons rencontré BAT à plusieurs reprises en compagnie des représentants syndicaux et des employés et ils nous ont à chaque fois livré les informations de manière transparente. Ils ont toujours été ouverts à recevoir le gouvernement et bien que l’issue ne soit évidemment pas celle que nous souhaitions, il est à relever que la procédure a été menée de manière exemplaire.
Les discussions de ce jour au parlement portaient sur le budget, cette annonce s’apparente à une véritable catastrophe pour les finances du Jura…
C’est une douche froide, une annonce grave pour l’emploi et un coup dur pour notre canton, mais je ne parlerais pas de catastrophe. Cela aurait été nettement plus significatif il y a vingt ans au vu de ce que représentait proportionnellement BAT en termes de recettes fiscales. Il demeure l’un de nos plus gros contribuables et nous devrons évidemment réfléchir à d’autres mesures pour équilibrer le budget à l’avenir. En revanche, on nous a confirmé que cette annonce n’aurait pas d’impact sur les finances de 2023. BAT va en effet se désengager progressivement de la production à Boncourt au cours de l’année. Dès aujourd’hui, le gouvernement pourra entamer des négociations officielles afin de tenter de maintenir une substance fiscale à Boncourt et de discuter de l’avenir des bâtiments.
Pour ce qui est de l’avenir des collaborateurs concernés, est-ce que le canton pourrait servir d’intermédiaire pour les replacer dans d’autres entreprises?
La chance dans ce malheur, c’est que la conjoncture s’avère être très bonne et que toutes les entreprises ou presque sont à la recherche de main-d’œuvre. Les collaborateurs du site de production de BAT disposent des compétences dont a besoin le tissu industriel de notre canton et plus globalement de l’Arc jurassien. Nous appelons les sociétés qui recrutent à s’annoncer auprès du service de l’économie. D’ailleurs nombre d’entre elles n’ont pas attendu et l’ont déjà fait spontanément au cours des dernières semaines, suite aux premières annonces de fermeture de BAT.
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