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Le Japon veut à son tour restreindre l'exportation d'équipements liés aux semi-conducteurs

Tokyo va solliciter l'opinion publique sur une restriction des exportations destinée à «éviter le détournement des technologies à des fins militaires». Un projet similaire a été présenté par les Pays-Bas, suscitant l'ire de Pékin

Le fabricant de semi-conducteurs Wolfspeed à Durham, aux Etats-Unis (image d'illustration). — © JONATHAN ERNST / REUTERS
Le fabricant de semi-conducteurs Wolfspeed à Durham, aux Etats-Unis (image d'illustration). — © JONATHAN ERNST / REUTERS

A l'instar des Pays-Bas, le Japon a annoncé vendredi son intention de restreindre l'exportation d'équipements de fabrication de semi-conducteurs. «La mesure vise à compléter les efforts déployés afin d'éviter le détournement des technologies à des fins militaires», a déclaré à l'AFP un responsable de la division du contrôle des exportations du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti).

Les restrictions devraient concerner 23 types d'équipements de fabrication de semi-conducteurs avancés, selon le ministère, qui devait annoncer davantage de détails aux médias plus tard dans la journée. Ces mesures doivent entrer en vigueur en juillet, ont rapporté des médias locaux.

Le ministre nippon de l'Economie, Yasutoshi Nishimura, va désormais solliciter l'opinion du public sur ce projet, a par ailleurs indiqué à l'AFP une porte-parole du Meti.

Un secteur sous tensions

Les tensions internationales se sont accrues ces dernières années autour du secteur stratégique des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d'équipements militaires.

La Chine et les Etats-Unis se livrent une féroce bataille pour la fabrication de semi-conducteurs, et au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l'encontre des fabricants de puces chinois.

Lire aussi: Dans la guerre des puces, les Etats-Unis maintiennent la pression sur la Chine

Face à ces restrictions, la Chine avait annoncé fin 2022 le dépôt d'une procédure auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), accusant Washington de mettre en péril les chaînes mondiales d'approvisionnement.

Les Pays-Bas ont, de leur côté, annoncé début mars qu'ils allaient aussi freiner l'exportation de technologies pour la fabrication de puces électroniques pour des raisons de «sécurité», après des pressions des Etats-Unis en ce sens. La Chine avait vertement critiqué la décision néerlandaise, résultat selon elle du «harcèlement et de l'hégémonie» de l'Occident.