Dans le communiqué diffusé vendredi, UBS fait part par ailleurs du départ du conseil d'administration de son vice-président Markus Kündig. L'ancien conseiller d'Etat zougois faisait figure de collectionneur de mandats puisqu'il est aussi administrateur de Clariant, de Metallwarenholding Zug, de Pelikan et de bien d'autres sociétés non cotées. Et les collectionneurs de mandats d'administrateurs se sont souvent trouvés sur la sellette l'an dernier. Ce n'est pourtant pas là qu'il faut voir la raison du départ de Markus Kündig. Agé de 70 ans, ce dernier atteint simplement la limite d'âge fixée par les statuts.
Les assemblées générales d'actionnaires agendées à partir du mois de mars vont placer plusieurs groupes en position de soigner leur gouvernance d'entreprise, autrement dit à concilier les intérêts de leurs actionnaires, de leurs dirigeants et de leurs employés. D'autant que l'année 2002 devrait être marquée en Suisse par la promulgation de deux documents clés en la matière, même si ceux-ci ne sont pas contraignants. Une version définitive de la «Directive sur les informations relatives à la gouvernance d'entreprise» devrait en effet être publiée cette année par la Bourse suisse. De son côté, economiesuisse prévoit de diffuser le premier «Code de bonne pratique» en matière de gouvernance d'entreprise, élaboré par un groupe d'experts emmenés par le professeur bâlois Peter Böckli.
Il est d'ores et déjà certain que la question des dirigeants figurera au cœur des discussions de plusieurs assemblées d'actionnaires. A la SGS (Société Générale de Surveillance), c'est notamment le successeur de Max D. Amstutz, le président du conseil atteint par la limite d'âge, qui doit être trouvé avant l'assemblée générale du 2 mai. Une succession qui fait bien sûr l'objet de vives spéculations. Le nouveau responsable sera en effet confronté à une tâche difficile alors que les analystes ne s'attendent pas à une nette amélioration cette année. Si Sergio Marchione, le responsable opérationnel de Lonza, a pu faire figure de successeur possible, cette éventualité semble maintenant écartée par Max Amstutz. «Il ne s'agit pas de l'un des successeurs possibles mentionnés par la presse», aurait lâché le président en exercice, ainsi que le précise le magazine Cash.
ZFS au cœur des critiques
Enfin, le groupe d'assurances Zurich Financial Services (ZFS) fait figure de contre-exemple type en matière de gouvernement d'entreprise. Après plusieurs avertissements sur ses bénéfices, ZFS devrait essuyer une perte nette de plusieurs centaines de millions de francs au titre de l'exercice 2001. Sans que son patron contesté, Rolf Hüppi, ne consente à se défaire de ses responsabilités opérationnelles, puisqu'il occupe aussi la présidence du conseil d'administration. Une double casquette qui a pour effet de cristalliser les critiques. Vendredi, ZFS a par ailleurs annoncé la nomination de Axel P. Lehman (42 ans) à la tête de sa division Europe continentale, en lieu et place de Peter Eckert, longtemps responsable des affaires suisses.