Julius Baer a vu sa rentabilité reculer l’an dernier. Le groupe bancaire zurichois a dégagé un bénéfice net (IFRS) de 188 millions de francs, en repli de 30% au regard de 2012.

Les résultats opérationnels ont plus que compensé les coûts élevés d’intégration des activités de gestion de fortune hors Etats-Unis et Japon de Merrill Lynch, l’amortissement en cours des actifs incorporels en lien avec cette acquisition et une provision liée avec l’entrée en vigueur de l’accord sur l’imposition à la source entre la Suisse et la Grande-Bretagne, se félicite l’institut lundi.

Sans tenir compte de ces éléments, le résultat net ajusté, qui illustre la performance opérationnelle sous-jacente, a crû de 19%, à 480 millions de francs. Côté revenus, le produit d’exploitation a progressé de 26% à 2,195 milliards.

Les actifs sous gestion se sont pour leur part étoffés de 34% à 254 milliards de francs. Un montant qui comprend 53 milliards en provenance des unités acquises de Merrill Lynch. L’établissement a engrangé un afflux net d’argent frais de 7,6 milliards de francs. Les actifs de la clientèle ont ainsi augmenté de 26% pour s’établir à 348 milliards.

Dans la foulée de la publication de ces résultats, le titre Julius Baer a entamé la semaine en net repli. Peu après l’ouverture de la bourse, l’action chutait de 2,50% à 42.95 francs. Le Swiss Market Index (SMI) grimpait pour sa part de 0,56% à 8237,19 points. Les résultats s’inscrivent légèrement en deçà des estimations. La direction doit désormais mettre l’accent sur les coûts pour bien démarrer 2014, selon Vontobel. Quant à l’afflux d’argent frais, il n’a pas constitué de surprise.

Progrès dans l’intégration des activités IWM

Selon Julius Baer, l’intégration des activités de gestion de fortune hors Etats-Unis et Japon de Merrill Lynch (IWM) a progressé «favorablement» l’an passé. D’ici à l’achèvement de la transaction début 2015, le groupe bancaire zurichois aura atteint son objectif de transfert d’actifs, vers le bas d’une fourchette comprise entre 57 à 72 milliards de francs cependant.

«Après une période de préparatifs intenses, l’implémentation du processus d’intégration IWM a porté ses fruits en 2013, avec un transfert impressionnant de clients, d’actifs et de professionnels IWM de haut rang à Julius Baer», commente le directeur général de l’établissement, Boris Collardi dans un communiqué publié lundi.

Et le Vaudois de poursuivre: «En 2014, nous nous concentrerons sur la réduction des coûts de cette activité à développement rapide […]». Pour mémoire, l’institut avait annoncé en août 2012 le rachat des activités internationales de gestion de fortune de Merrill Lynch.

Nouvelle provision de 15 millions en lien avec les Etats-Unis

Julius Baer a comptabilisé 35 millions de francs de coûts en lien avec le conflit fiscal américain au titre de 2013. Ce montant comprend une provision de 15 millions pour les frais juridiques attendus.

L’an passé, le groupe bancaire zurichois avait déjà affecté 38 millions à l’affaire fiscale aux Etats-Unis, rappelle-t-il dans un communiqué diffusé lundi. Il s’est rangé dans la catégorie 1 du programme américain, laquelle est réservée aux quatorze banques suisses déjà sous le coup d’une procédure.

Au vu de sa performance, la banque privée entend distribuer un dividende 0,60 franc par action, un montant stable par rapport à celui versé en 2012.