La Grèce a conclu un accord avec l’UE et le FMI pour déclencher l’aide financière au pays, qui prévoit de «grands sacrifices» pour les Grecs, «nécessaires» pour lui éviter la «faillite», a annoncé dimanche le Premier ministre Georges Papandréou en Conseil des ministres. «Aujourd’hui on avalise l’accord» conclu samedi soir avec les Européens et le Fonds monétaire international, a-t-il déclaré en ouvrant cette réunion extraordinaire de son gouvernement, retransmise en direct à la télévision.
Selon lui, le montant global de l’aide financière des pays de la zone euro et du FMI à la Grèce, qui sera débloquée en échange d’une cure d’austérité inédite, sera d’un montant «sans précédent au niveau mondial». Il n’a toutefois pas précisé de chiffre. Selon Paris, l’aide atteindra 100 à 120 milliards d’euros sur trois ans. Le montant sera annoncé «à Bruxelles», où une réunion des ministres des Finances de la zone euro était prévue à 14h GMT, a-t-on affirmé à l’AFP de source gouvernementale grecque.
«Avec nos décisions d’aujourd’hui les citoyens doivent subir de grands sacrifices (...) ce n’est pas une décision agréable», a ajouté, sur un ton solennel mais visiblement mal à l’aise, Georges Papandréou, évoquant une «grande épreuve» qui attend le pays et sa responsabilité «historique». «Ce sont des sacrifices durs mais nécessaires (...) sans lesquels la Grèce ferait faillite», or «éviter la faillite est la ligne rouge nationale», a-t-il insisté.
«Le problème a pris des dimensions énormes, l’incendie risquait de s’étendre non seulement à la Grèce mais aussi à la zone euro et au-delà, le coût pour l’éteindre est très élevé, y compris pour les citoyens grecs», a prévenu le chef du gouvernement socialiste. Demandant à ses ministres d’approuver le plan de rigueur, il s’est engagé à prendre «toutes les décisions nécessaires pour qu’à la fin de (son) mandat, le pays ne croule plus sous les dettes».
Mesures douloureuses
Selon le Premier ministre, les nouvelles mesures d’austérité «douloureuses» concernent les fonctionnaires et les retraités du secteur public, et épargnent le secteur privé. Il n’a chiffré ni détaillé aucune de ces mesures. Le ministre des Finances Georges Papaconstantinou devait tenir en fin de matinée une conférence de presse pour préciser la cure d’austérité acceptée par le gouvernement grec en contrepartie de l’aide internationale.
Georges Papandréou a prévenu que pendant l’application du plan, la Grèce serait «observée, évaluée» par l’UE. «La colère des citoyens va de soi, nous la comprenons», a-t-il assuré, au lendemain de nouvelles manifestations émaillées d’incidents et avant la troisième grève générale en moins de trois mois, prévue mercredi. Mais il a appelé les Grecs à faire preuve «d’un nouveau patriotisme et d’une nouvelle conscience collective». Il a demandé aux députés grecs de donner l’exemple en renonçant à leurs 13e et 14e mois de salaire, une mesure qui selon plusieurs sources devrait être imposée dans toute la fonction publique. «Il y aura des changements historiques pour les citoyens mais il n’y avait pas d’alternative», a-t-il martelé.