LIBRE-ÉCHANGE
Il n’est pas question de renégocier l’accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne, mais de le clarifier afin de convaincre les syndicats de ses bienfaits

Les gouvernements canadien et allemand ont convenu jeudi à Montréal que des «clarifications» au traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne sont nécessaires avant sa signature finale prévue fin octobre.
«Il ne s’agit pas d’une renégociation de l’Accord économique et commercial global (AECG/Ceta)», a cependant indiqué la ministre canadienne du Commerce international, Chrystia Freeland lors d’une conférence de presse à Montréal avec le ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel.
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Un traité qui divise en Allemagne
«Certaines clarifications vont aider à convaincre les syndicats» des bienfaits de l’accord de libre-échange, a assuré Sigmar Gabriel, également vice-chancelier et chef du SPD. «Notre objectif est de promouvoir un accord de libre-échange moderne et équitable, pas seulement de libre-échange», a-t-il insisté à l’issue d’une rencontre bilatérale avec Chrystia Freeland.
Ce traité de libre-échange fait l’objet d’un vif débat en Allemagne, où ses détracteurs craignent qu’il entraîne une déréglementation généralisée et un recul du champ d’action des gouvernements nationaux.
Des manifestations contre l’accord sont prévues dans plusieurs grandes villes allemandes samedi.
Les clarifications évoquées jeudi devraient faire l’objet, selon Sigmar Gabriel, d’une «déclaration juridique» de la part du gouvernement canadien et de la Commission européenne avant la signature de l’accord.
«Les syndicats, a-t-il rappelé, souhaitaient obtenir des clarifications concernant la protection des investissements, la protection des droits du travail, des services publics et les appels d’offres sur les marchés publics». «Il n’est pas nécessaire de rouvrir les négociations», bouclées en 2014, a-t-il renchéri.
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Une signature prévue en octobre
Ces clarifications vont aussi permettre de calmer «le déchaînement de colère contre la mondialisation», alimenté par des «populistes» et qui souffle dans plusieurs pays du monde depuis le vote du Brexit pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, a assuré Chrystia Freeland.
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La Commission européenne et les Etats membres de l’UE ont pour objectif de signer l’accord fin octobre lors d’un sommet à Bruxelles avec le premier ministre canadien Justin Trudeau. S’enclencheront ensuite les procédures de ratification par les parlements nationaux.
Après le bouclage des négociations à l’automne 2014, la mise en œuvre de cet accord a jusqu’à présent buté sur le mécontentement d’une partie de la gauche, des écologistes et des mouvements populistes.