Zone euro
La chancelière allemande Angela Merkel s'est prononcée sur les réformes de la zone euro. Outre la proposition de mettre en place un budget européen, elle donne aussi une impulsion à l'idée de créer un fonds d'aide aux pays en difficulté

L’Allemagne rejoint la France sur les réformes de la zone euro et c’est la première fois qu’elle se dit favorable au projet de créer un Fonds monétaire européen. «Nous avons besoin d’une plus grande convergence économique entre Etats membres au sein de la zone euro», a déclaré la chancelière allemande dans une interview publiée par l’édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Lire aussi: La zone euro ne lâche pas son projet de Fonds monétaire européen
«Nous avons pour cette raison proposé un budget d’investissement pour la zone euro dans le contrat de coalition du nouveau gouvernement allemand entre conservateurs et sociaux-démocrates «et j’y suis favorable», a ajouté Angela Merkel.
Les vœux d’Emmanuel Macron
La chancelière a mentionné pour son montant un chiffre «limité à deux chiffres en milliards d’euros», soit quelques dizaines de milliards d’euros. Très loin des souhaits de départ du président français, à l’origine de la proposition d’un budget de la zone euro.
Emmanuel Macron avait l’an dernier appelé de ses vœux un budget équivalant à «plusieurs points du PIB de la zone euro», soit plusieurs centaines de milliards d’euros.
Moins dépendant du FMI
Par ailleurs, Angela Merkel a détaillé la proposition allemande de création d’un Fonds monétaire européen (FME), qui viendrait en aide aux pays aux difficultés, en échange toutefois de strictes conditions et d’une surveillance étroite de pays ainsi épaulés. «Nous voulons nous rendre un peu indépendants du Fonds monétaire international, a-t-elle expliqué.
En encore: Ne pas créer de Fonds monétaire européen
Ce FME reprendrait d’une part les prérogatives du Mécanisme européen de stabilité (MES), chargé aujourd’hui d’aider à financer la dette de pays en crise comme la Grèce, en leur accordant des prêts de long terme. Mais il irait plus loin. «A côté de cela, je peux m’imaginer la possibilité d’une ligne de crédit à plus court terme, cinq ans par exemple», a souligné la chancelière. Ces prêts seraient destinés «à soutenir des pays confrontés à des difficultés d’origine extérieure», a-t-elle ajouté.
En contrepartie, les pays concernés devraient accepter – comme pour le FMI qui peut imposer des mesures d’austérité en échange de ses prêts – que ce FME ait un droit de regard et d’intervention dans leurs politiques nationales. Ce FME serait chargé d'«évaluer la solvabilité des Etats membres» et à l’aide «d’instruments adaptés» pourrait «rétablir» cette solvabilité si elle n’est plus assurée, a-t-elle dit.