RIE III
Des politiciens bourgeois critiquent les méthodes de campagnes de l’USAM. Economiesuisse reste hors de la mêlée

Les divisions du camp des partisans à la RIE III auront sans doute contribué à l’ampleur du non à la réforme dimanche. Depuis une semaine environ, les critiques d'élus de droite ont plu sur la campagne menée par les milieux patronaux. L’Union suisse des arts et métiers (USAM), qui représente les PME, en a pris pour son grade. Les détournements d’images et de propos des élus genevois Sandrine Salerno et Antonio Hodgers ont pu choquer, tout comme l’étude commandée à l’institut BAK Basel qui chiffrait à 34 milliards de francs le dommage en cas de non à la RIE III.
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Qu'en pense economiesuisse, qui avait le lead sur la campagne aux côtés de l'USAM? «Je m’oppose à la recherche de boucs émissaires, répond Cristina Gaggini, directrice romande d’economiesuisse. C’est la complexité du sujet qui a fait le résultat. De plus en plus, nous observons aussi que les prédispositions de l’opinion publique se font sur le long terme. Nous n’avons pas réussi à balayer cette conviction populaire que la RIE II avait provoqué d’énormes pertes.»
Dans le camp du patronat, la consigne semblait clair dimanche: pas question de laver son linge sale en public. Les milieux économiques veulent faire une analyse approfondie de l'échec de leur campagne avant d’en tirer les conclusions nécessaires.
Entre Economiesuisse et l’USAM, les divergences sont connues, tant sur le style que sur le fond des combats politiques. Mais la situation est délicate sur la RIE III, d'autant plus que la solution de rechange à la réforme pourrait tourner à l'affrontement entre les intérêts des PME et ceux des multinationales. «Après le vote de ce dimanche, il est clair pour l’USAM qu’un nouveau projet ne doit grever ni la classe moyenne ni les PME. C’est le principal argument qui a conduit au non exprimé aujourd’hui dans les urnes», analysait l'Union suisse des arts et métiers dimanche.
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