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L’Apple Watch arrive en Suisse: un premier test

La montre connectée de la marque de l’iPhone sera en vente en Suisse dès ce vendredi. Un amateur raconte sa première semaine avec le gadget

© Justin Sullivan/AFP
© Justin Sullivan/AFP

Vincent Bifrare est heureux. Et il ne le cache pas. Le 25 avril, il publiait sur Twitter une photo de son Apple Watch fraîchement acquise. Avec, les jours suivants, plusieurs tweets – «Le vibreur est très discret et subtil» – ou encore – «J’ai surpris les hôtesses aujourd’hui à CDG en tendant mon poignet pour le boarding.» Fondateur de la société Mondays.ch, spécialisée dans le marketing sur les réseaux sociaux et basée à Lausanne, Vincent Bifrare raconte ses premiers jours avec l’Apple Watch (cet article est paru dans une première version le 4 mai 2015).

■ Premières impressions

En main, la montre est plutôt légère. Le boîtier pèse 50 grammes, le bracelet 51 grammes. Mais le boîtier, avec ses 10,5 mm, est épais. «Je la porte comme une autre montre, je me suis vite habitué à ses mensurations», glisse Vincent Bifrare. Il passe rapidement ses doigts sur l’écran tactile et fait peu d’erreurs en tapant sur des icônes de taille parfois très réduite. «Il faut bien l’avouer, l’écran est petit. Utiliser le modèle avec un boîtier de seulement 38 mm de haut doit être bien difficile.»

La mise en route de la montre a été rapide. «Il a fallu environ un quart d’heure pour configurer l’Apple Watch, poursuit Vincent Bifrare. La montre s’est synchronisée avec mon iPhone et a installé toutes les applications disponibles et compatibles avec celles que j’avais déjà sur mon téléphone.» Ainsi, Tripadvisor et Local.ch se sont par exemple installés automatiquement sur l’Apple Watch.

On retrouve sur la montre des gestes appris sur l’iPhone. Passer son doigt de bas en haut permet d’accéder au centre de contrôle. De haut en bas, il est possible d’afficher les dernières notifications. Il faut aussi apprendre de nouveaux gestes: un clic court ne donne pas le même effet qu’un appui prolongé sur l’écran. Il faut entre 3 et 5 secondes pour qu’une application s’ouvre, ce qui est plutôt lent.

■ A l’usage

Que faire avec sa montre? Lire l’heure, d’abord. «Le paramétrage est très simple: on peut choisir le fond d’écran, la couleur des aiguilles, l’affichage du calendrier lunaire, celui des rendez-vous…» illustre Vincent Bifrare. De l’image de Mickey en fond d’écran à celui d’une montre classique, la palette semble vaste.

Pour le spécialiste marketing, l’Apple Watch est avant tout un outil pour gérer des notifications – en étant en permanence reliée via Bluetooth à son iPhone. «Je consulte beaucoup moins mon iPhone qu’avant. Parfois, je ne sais même plus où je l’ai mis, ce qui me paraissait inconcevable il y a une semaine. Je vois en permanence sur l’écran de la montre les SMS, les e-mails ou les messages WhatsApp.» Ces notifications tiennent bien sûr en quelques lignes. Et il n’est pas toujours possible d’y répondre. Ainsi, WhatsApp n’a pas encore créé d’application pour la montre.

En revanch, pour écrire un SMS, un iMessage ou un e-mail, la montre est efficace. On utilise Siri, l’assistant vocal d’Apple, pour dicter le texte. Et la reconnaissance vocale fonctionne très bien.

La montre sert aussi à recevoir et effectuer des appels. «La qualité audio est moyenne, mais c’est assez cool de pouvoir parler à sa montre – même si cette fonction tient plutôt du gadget», sourit Vincent Bifrare. La montre sonne, elle vibre aussi. «Mais cela n’a rien à voir avec la vibration agressive d’un iPhone: sur la montre, c’est vraiment très discret, essayez!» En effet, une vibration appuyée et brève signale l’arrivée d’un nouveau message, par exemple.

■ Les applications

Venons-en aux programmes. Twitter, pour commencer. Ici, pas de problème pour lire les derniers messages courts. Par contre, parcourir l’entier d’un fil est bien fastidieux sur un si petit écran. Celui-ci est de très bonne qualité, avec 302 pixels par pouce sur le modèle 42 mm. A titre de comparaison, la densité de pixels sur un iPhone 6 est de 326. Les images de fils Twitter s’affichent plutôt bien. Mais il est impossible de zoomer.

Autre application, cette fois suisse, Local.ch. Toutes les fonctions de l’annuaire sont présentes, hormis, de manière surprenante, la possibilité d’effectuer un appel depuis la montre. La carte affichée est celle d’Apple – Google n’a pas encore développé Maps pour l’Apple Watch. Evernote fonctionne de son côté très bien, les notes sont créées en dictant du texte.

La montre ne dispose pas de capteur photo, mais elle permet de voir celles prises avec l’iPhone. Pour les ultra-geeks, la montre peut servir de télécommande pour piloter le capteur photo de son iPhone. L’Apple Watch, dotée de plusieurs capteurs, permet aussi de mesurer ses efforts physiques et de s’assigner des objectifs.

■ Verdict

Vincent Bifrare craignait que l’autonomie ne soit mauvaise, elle est correcte: la batterie est encore à 50% de capacité après 16 heures d’utilisation semi-intensive. Alors, cette montre est-elle un gadget? «C’est davantage que cela, affirme-t-il. Elle me permet de consulter des notifications discrètement, sans regarder mon téléphone. Et je pense que de nombreux autres usages sont à créer.» Pour le spécialiste, «les réseaux sociaux deviennent omniprésents au poignet. Cette tendance va faire naître un futur contenu adapté aux petits écrans. Sur la montre il est facile de «retweeter» ou de «liker», mais pas de commenter.» Si l’Apple Watch est un succès, le community manager devra sans doute revoir sa stratégie en conséquence.»